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PETER GABRIEL – ARKÉA ARENA #LIVE REPORT @ DIEGO ON THE ROCKS

PETER GABRIEL – 15/06/2023 ARKÉA ARENA

De « Back To Front » à « I/O » 
Les spectateurs sont accueillis à l’Arkea Arena avec une horloge géante qui surplombe la scène dans laquelle un nettoyeur virtuel efface la grande aiguille toutes les minutes pour la redessiner avec exactitude. 20 heures précises : Peter Gabriel arrive sobrement accompagné de 7 musiciens pour entamer un mini-set acoustique autour d’un feu de camp fraîchement ravivé. Une tentative d’intimité dans une arène étant toujours difficile, l’exercice est de courte durée et « Panopticon » devient le point de départ d’une machinerie technique dont l’artiste a le secret. Il est très bavard (en Français !) et parle d’avatar qui le remplacerait en concert pendant qu’il se prélasse au soleil. Son discours humain et écologiste ne renie pas l’intelligence artificielle ni le monde connecté dans lequel nous vivons, la chanson « I/O » (qui irait comme un gant à U2) reflète cette dépendance. A ce sujet, la plupart des titres récents publiés par le septuagénaire sont d’une qualité incroyable… 20 ans sans album original et 10 sans tournée mondiale révèlent l’importance du chanteur dans la culture musicale internationale. « Playing For Time » en est un autre exemple qui monte en puissance durant 6 minutes. Le classique « Sledgehammer » est un bond dans le meilleur des années 80 en levant la foule une première fois pour annoncer l’entracte. Les musiciens sont des maîtres dans leurs domaines respectifs, du fidèle bassiste Tony Levin au guitariste David Rhodes en passant par Josh Shpak aux cuivres. Les talents du batteur et de la violoncelliste/choriste ne vont pas tarder à époustoufler le public. Tous seront remerciés plusieurs fois durant le spectacle ainsi que Barthélémy et Annette, les concepteurs Français du visuel de la tournée I/0. L’écran circulaire en hauteur en complément des latéraux et du fond scène sont redoutables.
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Humanist After All !
A la reprise, « Darkness » est sombre et percutante permettant à Peter de démontrer que sa voix n’a pas bougé d’un iota. Je le classe dans mon top chanteur derrière Freddie Mercury, Michael Stipe et Chris Cornell. Après d’autres nouveautés (dont l’envoûtante « Love Can Heal »), deux moments intenses vont saisir les spectateurs : l’interprétation de « Don’t Give Up » avec Ayanna Witter Johnson et « Red Rain » avec le meilleur batteur mondial actuel, Manu Katché. La première ne peut remplacer Kate Bush mais livre une prestation de haut vol avec un final dansant très efficace. Le second qui accompagne Peter Gabriel depuis « So » en 1987 confirme son statut avec une rythmique impressionnante dans une ambiance rougeâtre. Manu sera le musicien le plus applaudi tout au long du show.
Suit l’inédit « And Still » qui est dédié à la mère du chanteur. A plusieurs reprises, l’Anglais fait preuve d’un humanisme parfois utopique mais si la culture n’apporte pas l’espoir d’un monde idéal, qui s’en chargera dans notre société moribonde ? « Big Time » lève une nouvelle fois la foule et « Solsbury Hill » explose le compteur du sonomètre. Ce titre indémodable de 1977 marqua le premier succès de Peter Gabriel après Genesis. Deux rappels pour finir en beauté, le premier dansant sur « In Your Eyes » (où l’on rêverait de voir apparaître Youssou N’Dour) puis « Biko » sous forme de recueillement. Ce titre publié en 1980 relate l’assassinat par la police de l’activiste Sud-Africain trois ans plus tôt. Le militantisme est un des sacerdoces de Pete Gab’ qui en avançant dans l’âge ressemble de plus en plus à un moine citadin ! En quittant la scène une ultime fois, les applaudissements sont nourris et mérités pour un groupe qui se connaît bien, l’équipe de tournée comprend 56 membres.
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Ne ratez pas les prochaines pleines lunes qui sont les dates choisies par l’artiste pour publier ses nouveaux singles avant l’album tant attendu à l’automne. Les conceptions artistiques et musicales de ses spectacles sont incroyables et font de lui un auteur-compositeur-interprète incontournable.
Photos : Emma Derrier / Laurent RobertRemerciements : Arkéa Arena / LAGARDERE LIVE ENTERTAINMENT + EUTERPE pour les photographes (Charlène)