Report Deferlantes 2018

Les Déferlantes. C’est la deuxième année que j’ai la chance de pouvoir couvrir ce festival pour Musiques en Live. J’ai hâte, car en 2017 j’ai passé quatre jours fabuleux.
Une équipe de photographes au top, une super organisation, un line up varié et complet, un site absolument superbe autour du château de Valmy. Et surtout, pas de viande saoule comme dans d’autres festivals (Garorock ??) où les gens vomissent tripes et boyaux dès 4h de l’après midi.
Ici c’est familial, estival, festif, avec une super ambiance. Ce premier jour est sold out. Et pour cause, c’était attendu car Monsieur Lenny Kravitz passe ici même dans le cadre de son « Raise Vibration Tour ». Rajoutez à ça Vianney qui draine ses jeunes fans partout où il passe, et vous avez un site de Valmy plein comme un oeuf.
Mais les hostilités commencent avant même l’ouverture des portes du site sur la petite scène, sous les pins, avec le groupe montpelliérain My Favorite Horses. MFH a déboulé dans le paysage musical Français en 2016 avec la sortie de leur premier EP « Nortern Lights II ». Leur pop folk fera mouche même si beaucoup de personnes dans le public découvraient le groupe. Et puis c’est difficile d’être les premiers a jouer sur un festival de 4 jours…
On enchainera directement sur la même scène mais dans un tout autre genre avec Welsh. Sa passion pour la musique lui vient du mouvement rock des années 60 mais Il se passionne pour le mouvement hip-hop avec le rap des années 90. Son premier EP sorti en 2015 lui a permis de se faire connaître, mais il remporte la palme avec son dernier album « Je Plane » sorti en 2017. d’ailleurs les plus jeunes des spectateurs se rapprochent de la petite scène afin d’assister à son set, et dès qu’il prends possession des lieux, l’ambiance monte de deux crans.
Mais il est temps de nous diriger vers le site principal avec les deux grandes scènes.  Le premier artiste a se produire sur le site principal est Her. A savoir que le groupe était composé à l’origine de Simon Carpentier et Victor Solf. Tous les deux faisaient partie du groupe Rennais The Popopopops, que nous avions découverts en première partie de Skip The Use il y a de cela quelques années.  Après la séparation du groupe en 2015,  Simon et Victor fondent Her. Malheureusement, Simon, déjà malade à l’époque de Popopopops, décède des suites d’un cancer en Août 2017. Victor décide pourtant de continuer l’aventure HER en hommage à son ami disparu. C’est un show tout en vibrations auquel nous allons assister. Dans chaque note, chaque phrase, nous ressentons l’émotion de Victor. Et le public le lui rend bien en lui faisant un accueil des plus chaleureux.
Difficile d’enchaîner avec Portugal The Man juste derrière. Mais après 12 ans de carrière on peut compter sur les Américains (Alaska) pour ne pas s’en laisser compter. John Gourley est toujours fidèle au poste, et le set démarre très fort avec la reprise de Metallica « For Whom The Bells Tolls » sorti à l’origine en 1985 sur l’album « Ride The Lightning ». D’ailleurs, dans le public, combien de personnes savaient ce jour là que ce titre était de Metallica ? Hum… S’ensuit la reprise de « Another Brick The Wall 2 » de Pink Floyd.. La messe était déjà dite et le public se laisse transporter facilement pendant la suite du set qui se terminera par « Feel It Still », single du dernier album « Woodstock ».
On enchaîne directement sur la « scène de la mer » avec les Négresses Vertes, toujours en pleine forme malgré le poids des ans. Bien sur le registre de ce soir sera basé sur les morceaux les plus connus, le groupe n’ayant qu’un temps limité sur scène. Ça démarre en fanfare avec « Voilà l’été (Il fait plus de 34 degrés sur le site…), « Zobi La Mouche », pour finir par « Sous Le Soleil Des Bodegas ». Autant dire que pour une première aux Déferlantes, le groupe aura été gâté par l’accueil du public qui a repris les plus grands tubes en coeur.. Stéphane et Paulo ont fait grimper la température de Valmy (je me répète mais il faisait déjà 34…).
Changement de scène pour accueillir Vianney, gendre idéal par excellence. Les 30 premiers rangs sont presque exclusivement composés de jeunes filles entre 9 et 19 ans (Pas 20 hein, 19..) Dès le deuxième titre, « Veronica », l’ambiance est ubuesque dans le pit.. On navigue de circle pit en wall of death, ça slame dans tous les sens…. Euh non pardon, c’est prévu pour Prophets Of Rage ça. On navigue de public qui chante faux à écrans de téléphones sortis pour immortaliser Vianney qui, lui, se démène comme un forcené sur la scène. Et il faut dire que le gars fait bien le job. Quelle énergie ! On aime ou on aime pas Vianney, sa musique, lui, le personnage, mais en tout cas on ne peut pas lui enlever ça, il a du talent et sais mettre une ambiance de folie à lui tout seul, devant 11000 personnes. Autant dire que lorsqu’il conclut avec « Moi Aimer Toi », c’est ambiance « Coeur love paillettes » sur tout le site.
Mais le gros morceau du jour, c’est maintenant. L’ombre de Lenny Kravitz se profile sur Valmy. Les fans sont là, au premier rang, et l’impatience grimpe. N’ayant pas accès au crash barrière pour ce premier soir (problème résolu le lendemain)  je me faufile au deuxième rang en m’excusant platement et préviens les gens que je vais les embêter uniquement pendant trois morceaux. mais voilà, parfois, on tombe sur LE connard du festival. pas de bol il était juste à côté de moi. « Et qu’est ce qui me prouve que tu es accrédité » « Et me fais pas chier je suis avocat… » (Lol) « Tu gênes la jeune fille derrière » (Jeune fille qui fait une tête de plus que moi et qui comprends très bien d’ailleurs ma problématique…) « Ne me touche pas, et je veux plus te voir à moins de trois mètres de moi pendant les trois autres jours » Bref, Monsieur « l’avocat », si tu lis ces lignes, je t’emmerde, mais tu n’imagines même pas à quel point.. Et juste, ta gueule. (fais toi plaiz, commente ce report…) Comment ai-je pu garder mon calme ? Bon j’arrête de régler mes problèmes personnels car le concert commence sur un « Ta gueule » de mon voisin en guise d’intro, et l’ambiance à la fête prends le dessus. Trois ans après son dernier passage ici même, Lenny Kravitz démarre son set avec un « Fly Away » qui emporte tout sur son passage. Nous aurons droit à un Lenny toujours aussi généreux avec son public qu’il vient câliner dans les premiers rangs, toujours aussi généreux dans sa musique, dans sa présence. Dans sa générosité. Le concert se conclut par un « Let Love Rule » repris en coeur par tout Valmy et un « Are You Gonna Go My Way ? » qui mettra tout le monde d’accord dès le premier riff. Martin Solveig prendra le relais pour finir la nuit en beauté avant la fermeture du site. Mais je serais déjà en train de rêver depuis un petit moment lorsqu’ils termineront
 
Le deuxième jour démarre sur les chapeaux de roues avec trois groupes sur la petite « scène des pins ». Nous commençons par la voix suave et le charme de Laura Wild. Grande gagnante du tremplin Nougaro de la région Occitanie, Laura propose un spectacle entre force et douceur, emprunt de chanson française, poésie, humour et chants du monde. Elle n’est pas sans me rappeler une certaine Mademoiselle Sane et son premier album « La petite Boite En Fer ». Laura Wild, Toulousaine au charme doucereux et tout en suavité. Il faudra juste qu’on nous explique pourquoi nous n’avons eu le droit de shooter uniquement certains morceaux ( Tout sauf les 2 5 et 9.. Allez comprendre) et pas d’autres…. Bref. La suite sera plus rock. Dimoné rencontre le groupe Kursed pour créer….. Dimoné & Kursed. Et redonner vie à ses chansons sous une forme plus rock. Un univers élégant, poétique et rageur, voilà ce que le jeune groupe apporte aux chansons subtiles de Dimoné aux textes en Français. Fans de rock et de chansons à texte, il ne vous reste plus qu’à les découvrir. Supamoon prendra le relais. Ces derniers devaient jouer l’année dernière sur cette même scène, mais suite à un orage cataclysmique tous les concerts de la scène des pins avaient été annulés. Les Perpignanais n’ont eu aucun problème à rejoindre Argelès pour cette nouvelle date proposée par le festival phare de leur région. Leur musique est un mélange de toutes leurs influences, car les trois compères viennent de milieux totalement différents. Une voix élevée à la world music, au rap et à l’électro, un batteur hybride jazz, rock, funk et un clavier féru de touches analogiques et de synthétiseurs. Les différences sont synonymes de complémentarités et poussent la pop à devenir fusion dans un terrain de jeu sonore sans limite. Car Supamoon est définitivement un groupe où les différences sont complémentaires. Un mélange de claviers saturés, d’une frappe éclectique, arboré d’un chant racontant des histoires satiriques et engagées. Mais il est l’heure de basculer sur l’autre partie du site, là bas, après le pont…Autre local de l’étape, R.Can est le premier à prendre possession d’une des deux grande scène. Arrivé on stage chevauchant son vélo solex, R.Can a le sourire durant tout son concert. Musicalement le rappeur ose un style différent mélangeant accordéon et beat furieux, ce qui est on ne peut plus original dans ce milieu. Au delà de l’aspect musical, R.Can  délivre un message hautement positif, un message emprunt de respect, d ‘amour, d’humilité et de bienveillance. Du positif à tous les étages. Un plaisir évident d’être là. Une joie communicative que le public lui rend bien. Un vrai plaisir. Nous changeons totalement de style sur la deuxième scène avec les légendaires Stranglers. Les fans anglais sont là, au premier rang, tee shirt sur le dos. Les Britanniques vont délivrer un set court et concis, à force de hits entendus maintes et maintes fois. Ils ont l’air d’apprécier d’être là, devant presque 10000 personnes, et tout leur flegme purement british est palpable. Ils font le job avec plaisir et bonhomie. les Stranglers entrent dans leur cinquième décennie d’existence, ce qui en fait un des groupes les plus durables de la scène rock. Et pourtant, même si leurs morceaux sont connus du grand public, leur nom l’est beaucoup moins. Combien de personnes ont dû se dire ce soir là en entendant des titres comme “Always The Sun”, “Golden Brown”, “No More Heroes”, “Peaches” : « Ah mais oui je connais ça !! C’est eux qui chantent ça !! D’aaccoorrdd ! » ou bien « Ah mais oui c’est la musique de la pub de Adidas ! »… He oui. Et croyez moi JJ Burnel, Jet Black et Dave Greenfield ne sont pas prêts de raccrocher. Et il en est de même pour le père Francis Cabrel. Quelle forme. Alors certes les musiciens sont en retrait et c’est lui seul qui prend possession de l’espace. mais de toute façon le public est là pour lui. Non ? Une heure et demi de set durant lequel les gens ont repris repris en coeur tous les hits (Et ils sont nombreux) du Lot et Garonnais. Et il faut avouer que lorsque Francis Cabrel est sur scène, il se passe un truc. Impalpable, mais il se passe un truc. je vais passer rapidement sur Riles. Comment dire. Oui le gars s’est fait tout seul, à force de vidéos et de mixs postés sur Youtube. Ok. Mais bon, je ne suis pas vraiment fan des gens qui s’époumonent sur scène avec une bande sonore, entourés de quelques danseurs. C’est un concept. Soit. Et à voir le nombre d’adolescentes qui ont passé le concert entier leur téléphone portable allumé pour filmer, il faut croire que le bonhomme a du succès. Mais perso je ne suis pas client des boys band style années 90… Et encore moins lorsque le personnage demande au public de lui envoyer le ballon publicitaire au nom de RIFFX qui se ballade dans la foule (Riffx est une plateforme de partage pour les jeunes (ou pas) auteurs compositeurs et par là, même occasion partenaire de nombreux festivals). Une fois le ballon sur scène le « chanteur » en question balance le ballon backstage en rageant devant 10000 personnes « Vas y Riffx enculé va salope de ta mère »… Ok. Qui es tu pour te permettre ce genre de discours ? Il va falloir apprendre le respect cher ami si tu veux qu’on te respecte. Exit. Next. Et tout cela sous l’oeil circonspect de Joey Starr planqué sur un côté de la deuxième scène. Je ne prendrai même pas la peine de faire la moindre photo si je te croise sur un prochain festival. C’est donc au tour de Supreme NTM de faire passer leur rage. La vraie rage. Le gentillet Riles et sa révolte de pacotille sont bien vite remisés aux oubliettes. Dès que Joey Starr et Kool Shen prennent possession de leur lieu de prédilection, la scène, leur sauvagerie ultra communicative traverse tout le public présent. Un par un les spectateurs ressentent cette rage au plus profond de leur être. Fan de rap, ou pas. “Ma Benz”, “That’s My People”, “Laisse pas traîner ton fils” et “Seine-Saint-Denis Style”, tous les hits du groupe sont passés en revue. Il ne reste plus à Massilia Sound System d’achever le public déja bien éprouvé, et on se donne rendez vous le lendemain…