PJ HARVEY – OLYMPIA PARIS #LIVE REPORT @ DIEGO ON THE ROCKS
PJ HARVEY – 13/10/2023 PARIS OLYMPIA
POLLY JEAN
A 54 ans, Polly Jean Harvey est probablement l’une des plus talentueuses artistes britanniques aux côtés de Patti Smith et Kate Bush. Depuis 1992, la chanteuse torturée a enregistré 10 albums aussi originaux les uns que les autres, collaboré avec certains grands maîtres de l’underground mondial (Nick Cave, Thom Yorke et Josh Homme pour citer les plus connus) et publié deux bandes originales de films. Le 7 juillet dernier, elle a sorti « I Inside The Old Year Dying » et mis de côté la rage d’antan pour s’ouvrir vers un horizon plus apaisé dans lequel apparaissent les acteurs Ben Whishaw (« Q » dans les derniers James Bond) et Colin Morgan. L’atmosphère chamanique de cet album envoûte l’auditeur qui revisite inlassablement les grands disques de la déesse qui s’apprête à magnétiser l’Olympia.
LE CONCERT
L’évènement est de taille et le « tout Paris mélomane » est présent pour acclamer PJ Harvey qui s’installe deux soirs de suite dans plusieurs grandes villes Européennes. De sobres décors rappelant la nature et l’ambiance de ce nouvel album accueillent le public qui va ovationner l’artiste durant deux heures. Tout d’abord, la native de Bridport interprète dans l’ordre et en intégralité son dernier album. Malgré quelques longueurs entrecoupées de chants d’oiseaux, elle bouleverse son auditoire en effectuant de langoureuses chorégraphies drapées dans sa sublime robe couleur crème. Délaissant les instruments pour se concentrer sur sa voix limpide et aiguë, PJ Harvey charme sur « Autumn Term » pour monter littéralement en puissance dans des compositions comme « The Nether-Edge » et « A Noiseless Noise ». Il ne faut pas négliger la qualité incroyable des musiciens revêtus de costumes pastels qui accompagnent l’artiste comme John Parish, fidèle guitariste / producteur de Polly Jean depuis ses débuts. Les 3 autres (dont un Français à la batterie et un ancien « Bad Seeds » au violon) ont une classe mesurée permettant des interventions qualitatives sans jamais faire de l’ombre à la maîtresse de cérémonie. Celle-ci fait une pause durant « The Colour Of The Earth » alors que ses comparses ambiancent la salle pour un acte II nettement plus rock n’roll.
Dès les premières notes de « The Glorious Land », l’Olympia se transforme en une messe géante résumant la plupart des albums. Polly Jean ne quittera plus sa guitare (dont une Gibson Firebird) tout en sortant l’autoharpe sur « The Words That Maketh Murder ». Sans surprise, les extraits des albums mythiques « To Bring You My Love » et « Dry » sont les plus plébiscités. « Send His Love To Me » et « The Garden » qu’elle n’avait pas proposé depuis 15 ans enchantent un public connaisseur mais c’est littéralement la fin de la seconde partie qui va enthousiasmer la foule. Après avoir enfin pris la parole (après 1h30 de concert), elle enchaîne l’extraordinaire « Man-Size », « Down By The Water », « To Bring You My Love » et « Dress ». Cette dernière composée avec Rob Ellis en 1992 relatant la tentative de séduction d’une femme reflète l’urgence musicale de l’époque incluant un riff de guitare ravageur et une voix rappelant Courtney Love. L’ambiance est à son firmament et le cheminement du concert se révèle : une pièce unique d’une heure divisée en 12 chapitres (les nouveautés) puis un best-of résumant 30 ans de carrière. Une fois les musiciens présentés, le rappel s’annonce et les deux titres qui concluent le show sont mémorables, « C’Mon Billy » et « White Chalk ». La foule exulte, la chanteuse remercie son public et je quitte la plus belle salle Parisienne avec le sentiment d’avoir assisté à un moment d’exception. Concert qui était diffusé en direct sur France Inter et filmé par Arte.
Report : Diego OnTheRocks