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DON QUISHEPP, le spectacle, adapté de l’ouvrage de Franck Hercent

DON QUISHEPP raconte la quête quichottesque du jazz. Le spectacle, adapté de l’ouvrage de Franck Hercent, s’inspire donc de la vie réelle des principaux protagonistes de l’histoire du jazz, notamment Archie Shepp et John Coltrane pris au piège de la société américaine des années 60-70 qui a instauré un système légal de ségrégation, qui durera près d’un siècle, depuis l’abolition de l’esclavage à l’issue de la guerre de Sécession en 1865. Le livre pose, en outre, une question d’actualité : qu’en est-il, aujourd’hui, de la Liberté ?
 
 
« Un texte indéfinissable » « comédiens excellents » JAZZ MAGAZINE – « Lire en Jazz » FRANCE MUSIQUE – « Don Quishepp ou la magie du jazz » LA DEPECHE DU MIDI – « Une épopée moderne avec ce qu’il lui faut d’universalité pour devenir une Ballade parfaitement Swing » JAZZ IN MARCIAC
 
 
 
DON QUISHEPP 
 
 
Comme on offre un bijou
Il grava ce précepte 
Appelé « Principe » ou 
« Théorème d’Archie Shepp » : 
 
 
« Tout corps plongé dans LE 
Swing subit une poussée 
Verticale vers les cieux…
Bref, se sent décoller… 
 
 
Grâce à cette envolée, 
Ascension insensée
En pleine Voie lactée
On s’en va rêvasser ! »
 
 
 
 
 
DON QUISHEPP, inspiré de la poésie romanesque cervantine, cherche à traduire l’âme de ce « personnage princeps » (à la fois dernier d’une époque révolue et premier de l’ère moderne), ce souffle vital qui s’élance à l’assaut d’un inaccessible sublime, aussi salvateur que chimérique. Un sentiment universel que partagent les impétueux postulants, tant dans leur soif de justice que dans leurs défaites, revers qui deviennent largement prépondérants, et qui ne suscitent que lazzis et quolibets de la part des bélîtres majoritaires. « Les ecchymoses sont les médailles de l’honneur » lançait désinvolte l’ingénieux hidalgo de la Mancha illustrant ainsi sa quête d’idéal et son engagement envers ses principes, malgré les obstacles qu’il rencontre.
 
 
 
C’est pourquoi la littérature est aussi indispensable à l’être humain et à sa construction – à sa résilience. Les exemples de ces albatros en butte avec la société sont légion, en particulier, dans l’histoire du jazz : Louis Armstrong expulsé ; Miles Davis matraqué ; Thelonious Monk, Ella Fitzgerald, Charlie Parker subissant de plein fouet la ségrégation ; Martin Luther King assassiné… Mais également dans l’histoire des idées en général : Archimède, Gordiano Bruno exécutés ; Galilée emprisonné ; Darwin rejeté ; Nietzsche dévoyé ; Freud « autodafé » ; Lacan excommunié ; Molière, Flaubert, Baudelaire condamnés ; Hugo exilé…
 
 
Cervantès, Eurêkiste de génie, a voulu faire la parodie des mœurs médiévales et de l’idéal chevaleresque, ainsi qu’une critique des structures archaïques d’une société espagnole rigide et vécue comme absurde en utilisant le mélange des voix narratives, de genres et de tons : comiques, poétiques, lyriques, politiques, etc. Transposée dans la société capitaliste et ségrégationniste des USA, (ou d’ailleurs), il fallait donc déconstruire le verbiage qui est insufflé à dessein et rendu possible par une structure de discours déshumanisée instrumentalisant une novlangue aliénante. « Le vrai est un moment du faux » dira Guy Debord dans la Société du spectacle rejoignant par-là Georges Orwell.
 
 
DON QUISHEPP, sans prendre parti entre idéalisme et matérialisme, s’inscrit néanmoins dans la matérialité du langage de sorte à créer une « Jazz Writing » en utilisant les lettres comme des notes de musiques. Un dialogue qui s’incarne donc dans une prosodie : une « écriture jazz ». L’architecture du récit, en miroir, est construite pour faire entendre (dans un jeu d’échos successifs horizontaux et verticaux), et voir (comme dans un tableau cubiste) plusieurs niveaux de lecture ou pour reprendre une formule de Roland Barthes : « un langage dans le langage ». Aussi, l’auditeur attentif au phrasé musical entendra-t-il des solos d’allitérations, d’assonances, d’hexamètres, d’heptasyllabes, d’alexandrins… De la musique avant toute chose…