Ce qui est bien avec Louis, c’est cette impression de retrouver un pote perdu de vue à chaque prestation ! Après l’incroyable spectacle lucratif « Les Insus » qui a ravi les fans de Téléphone du point Éphémère au stade de France en passant par les zéniths de l’hexagone, le guitar-hero reprend la route à 69 ans avec sa Gibson SG junior de 1963 relookée.

 

Après avoir bossé avec Jacques Higelin, la bande à Jean-Louis Aubert et (entre autres) Carla Bruni, Louis Bertignac distille régulièrement de nouveaux albums solos. Autant de morceaux de vie dans lesquels il se raconte plutôt bien. Le dernier en date relate ses inquiétudes concernant l’âge, la drogue, sa femme et tous les moments vécus d’un futur septuagénaire qui a eu plusieurs vies en une seule. Ce soir au Théâtre Fémina, le natif d’Oran va prouver une fois de plus qu’il est un incontournable du paysage musical Français.

 

 

De très larges extraits de son nouvel album vont être interprétés, en commençant par « Allez Vite ! » jusqu’à « Peut-être Un Jour » dont Laëtitia Bertignac assure les voix dans sa version studio. Louis parle entre chaque titre et amuse son fidèle public notamment lorsqu’il énumère ses récentes engueulades conjugales. On peut regretter que la prestation se déroule dans un théâtre assis, le rock se joue et s’écoute debout mais l’artiste a suffisamment d’expérience pour lever la foule dès lors qu’un titre rajeunit les spectateurs ! C’est le cas de « New York Avec Toi » dans la première demi-heure ou de « Cendrillon », « Ça C’est Vraiment Toi » et « Un Autre Monde » en épilogue. Parfois proche du karaoké, le public exulte dès qu’on lui rappelle sa jeunesse… d’ailleurs la méconnue « 66 Heures » datant de 1984 passera plutôt inaperçue entre les standards de Téléphone qui seront joués ce soir à Bordeaux.

 

 

 

« Ne Crack Pas » est un message de soutien aux drogués qui tentent de décrocher et Louis cite régulièrement son épouse et son fils Jack comme les moteurs de sa vie actuelle. Il présente ses excellents musiciens en interprétant le thème de James Bond (Jimmy à la batterie, Jean-Max aux claviers et Zou à la basse) puis met tout le monde d’accord avec « Vas-y Guitare », sa plus belle chanson qui lui colle à la peau. Ses envolées musicales sont maîtrisées et très applaudies pour une version dantesque qu’il aménage plus ou moins différemment depuis sa publication en 1993. D’ailleurs il existe un live filmé dans ces années-là pour l’émission de Canal + « Le Plein de Super » avec Jean-Jacques Goldman et Michael Jones très sympathique. Pour finir, il demande au public d’imiter le cri du loup pour jouer « Ces Idées-là », titre de 1987 qui marque le début d’une carrière « presque » solo même s’il était accompagné des Visiteurs. En un mot, un concert classe et réussi qui donne envie que la tournée se prolonge encore et encore car comme le dit lui -même l’artiste en interview : « Pas besoin de reprendre les Stones ou les Who  en concert, y’a tout dans mes nouvelles chansons ! »