THE CURE – ARENA MONTPELLIER # LIVE REPORT @ DIEGO ON THE ROCKS
Un sentiment mitigé envahit le spectateur expérimenté en sortant de la prestation de The Cure à l’Aréna de Montpellier… En effet, les 2 heures 30 de concert qu’offre la bande à Robert Smith sont ponctuées de hauts et bas qui raviront (toujours) les fans tout en laissant perplexes les curieux.
Le son est assourdissant (voire rebondissant!) dès l’introduction (« Shake dog shake« ) mais la première partie du set va s’avérer être la meilleure. Superbes « A night like this » puis « The walk » qui précèdent « Push » pour le plus grand plaisir des amateurs de nos 80’s. Il faut dire que ce dernier titre bénéficie d’une introduction caractéristique des chansons les plus symptomatiques du Cure dans les prémices du Top 50. Le chanteur reste peu communicatif alors que Simon Gallup, basse en main et tee-shirt à l’effigie d’Iron Maiden arpente la scène de long en large. Cet artiste est un élément prépondérant dans l’identité musicale du groupe depuis 1979. Après « High« , Robert Smith annonce une très vieille chanson : « Charlotte sometimes« . L’aréna Camarguaise se transforme en église le temps d’un titre incroyable qui élève le concert à un bon niveau trop rapidement.
Autant « Lovesong » est un instant savoureux qui mériterait quelques longueurs, autant « Give me it » est puissant visuellement mais d’une qualité sonore déplorable! Une bouillie qui rend difficile la reconnaissance du titre… La magie réapparait sur « One hundred years » rappelant que »Pornography » de 1982 est probablement l’album le plus réussi du groupe. Il faut préciser que le fan de The Cure vénère la trilogie Seventeen Seconds/Faith/Pornography avec une pincée de Désintégration. Contrairement aux tournées précédentes dont certaines revisitaient ses albums entiers, les versions sont calquées sur l’original et manquent parfois de saveur, à regrets.
Le premier rappel s’annonce et va produire de bonnes surprises : L’inédit « It can never be the same« , « Burn » issu de la B.O. de « The Crow » puis les formidables « Play for today » et « A forest« . Ces deux titres sont incroyables et la basse prédominante rythme les coeurs et applaudissements d’une foule qui prend son pied et devient (enfin) réceptive. L’ambiance cold wave reprend le dessus tout comme la qualité sonore. Il faut entendre ces chansons une fois dans sa vie de mélomane…
Malheureusement ce regain de tension retombe avec un deuxième rappel inutile et ennuyeux (dont « Never enough »). Le 3ème comprendra les plus grands hits du groupe qui fêtera prochainement ses 40 ans d’existence. Le pire est probablement « Boys don’t cry » censé être anthologique qui devient massacré par manque d’électricité dans la guitare du chanteur.
A l’inverse, « Lovecats » est prenant et « Lullaby » rappelle le clip de 1989 incluant des toiles tissées sur les 5 écrans géants qui ornent le fond de scène (répartis par musicien). « Close to me » n’a jamais été convaincant en live et « Why can’t i be you » confirme que Bob âgé de 57 ans n’a plus de voix après une longue tournée Américaine. Il est l’heure de conclure un spectacle aux interprétations inégales et de regagner l’hôtel en attendant les groupies qui ne lésinent pas sur les stratagèmes pour approcher leurs idoles…
En conclusion, le best-of que propose The Cure est plaisant mais demeure sans âme. Robert Smith conserve son look excentrique comme sa voix mélodique malgré une surcharge pondérale laissant penser qu’il a été jugé « trop petit » à son dernier calcul d’IMC. Culte pour certains, distrayant pour les autres, cette tournée des Anglais n’est probablement pas la meilleure malgré tout le bien que je pense du groupe et de ses compositions. The Cure fait du The Cure sans présenter de nouvel album depuis belle lurette… avec l’incidence répétitive qui peut créer une certaine lassitude. A voir sans rêver.
* A (ré) écouter l’émission « Diego On The Rocks » le 1er mercredi du mois, de 20h à 22h sur ARL.
Photo incluse : MAURO MELIS à l’Accord Hotel Arena 2016.