PAUL DEWANDRE MeL

INTERVIEW #210 – PAUL DEWANDRE @ DIEGO ON THE ROCKS

INTERVIEW 210 : PAUL DEWANDRE

Paul Dewandre revient le 19 mars 2024 au Pin Galant pour présenter son show unique « Les Hommes Viennent De Mars, Les Femmes De Venus – 2.0 » inspiré d’un livre de John Gray qui s’inscrit à jamais dans notre époque.

Après deux millions de spectateurs à travers le monde, le très sympathique Belge qui a élu domicile dans le sud de la France a accepté de rencontrer Diego pour Musiques En Live. Remerciements particuliers à l’équipe EUTERPE PROMOTION de Bordeaux. 

Diego : Vous avez un parcours professionnel atypique. Comment passe t’on de la création d’une compagnie aérienne aux relations humaines ?

Paul Dewandre : Cela s’appelle les hasards de la vie ! En 1988, la libération des droits de trafic aérien m’a permis de me lancer dans cette belle aventure qui a pris fin en 1991 suite à la crise dans le Golfe. A 30 ans, je me suis intéressé aux nouvelles technologies qu’étaient le fax et le minitel et l’impact sur les tendances économiques de l’époque. Après la rédaction d’un premier livre, je suis parti aux États-Unis pour une formation et ai rencontré John Gray qui parlait des relations entre les hommes et les femmes. Même si ce n’était pas l’objet de ma présence, j’ai été subjugué par son intervention qui m’a touché dans mon parcours personnel. En l’absence de mon père, j’ai vécu dans un environnement très féminin entre ma mère et mes soeurs et ai eu envie d’en parler autour de moi. J’ai recontacté John Gray, il m’a formé et j’ai conçu des objets de communication autour de cette thématique, la parité hommes-femmes en entreprise. Je ne suis pas psychanalyste et souhaitais simplement partager certaines réflexions à mon entourage.

Diego : Par contre il peut être facile d’être à l’aise devant un auditoire pour présenter une réflexion et difficile de faire rire les gens autour du même thème !

Paul Dewandre : Dans mes conférences, les gens riaient probablement parce que mon propos était comique. Le public se reconnait dans mes anecdotes et j’en ai amassé de plus en plus au fil des séminaires organisés. Ce parcours ludique m’a plu et j’ai construit un spectacle autour de cette thématique. Contrairement aux thérapies où les couples ne s’entendent pas nécessairement, j’ai voulu toucher les gens qui s’entendent bien sans négliger l’aspect préventif !

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Diego : Faut-il considérer que « l’homme-guerrier » et la « femme-amoureuse » ne sont pas formatés de la même façon ?

Paul Dewandre : Il faut le prendre au second degré car l’homme est également amoureux ! C’est caricatural que je le revendique et cela permet l’exagération d’un trait existant et engendre la drôlerie. La version « 2.0 » insiste sur nos parts de masculinité et de féminité que nous avons en chacun de nous. Pour devenir « bilingue », il faut jongler entre ces deux états qui sont compréhensibles à tous les âges.

Diego : Dans la version « 2.0 », reprenez-vous le même concept que dans vos spectacles passés ?

Paul Dewandre : Le concept est adapté aux mœurs de la société actuelle. Je joue également « ma femme » par interaction avec l’écran en fond de scène et l’idée est de révéler ma part féminine et d’insister sur l’égalité entre les sexes. On peut être égo et différent mais égo ne veut pas obligatoirement dire semblable !

Diego : Abordez-vous également les relations homosexuelles entre les hommes et entre les femmes ?

Paul Dewandre : Oui car dans les couples homosexuels il y a toujours l’un des protagonistes qui est plus masculin ou plus féminin que son partenaire. Les fonctionnements sont identiques d’un point de vue analyse humoristique. Il faut respecter les minorités.

Diego : Le sujet relation hommes-femmes parait intarissable !

Paul Dewandre : Je suis le premier surpris et monter sur scène pour la première fois à 45 ans pour aborder le sujet m’a semblé éphémère. Le spectacle existe depuis 2006 et il y a un réel intérêt pour les jeunes générations.

Diego : D’ailleurs est-il facile d’aborder les relations hommes-femmes sans paraitre « lourdaud » ! A l’image de la société médiatique actuelle, un simple regard peut-être considéré par certains comme une agression !

Paul Dewandre : La frontière est fine et les sujets d’actualités prouvent le malaise actuel. A raison, l’époque des années 70 est révolue. J’aborde cette thématique dans les entreprises pour lesquelles j’organise des séminaires et certains domaines comme le BTP tentent de féminiser leurs effectifs en évitant les blagues de seconde zone.

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Diego : Votre propre expérience et vos conférences nourrissent-elles vos sketchs ?

Paul Dewandre : Oui, les deux orientent mes spectacles. Au départ, j’ai relaté mon vécu puis l’approche pratique que peut engendrer une certaine frustration m’a beaucoup inspiré. Hommes et femmes réagissent différemment.

Diego : Initialement, les femmes ne sont-elles pas plus intéressées par le sujet que les hommes ?

Paul Dewandre : Probablement mais les hommes viennent avec le plus grand plaisir. Tant qu’il n’y a pas de problème, l’homme ne cherchera pas à creuser. A contrario, la femme est plus attachée à la communication et à la qualité de la relation. Néanmoins je reste équitable dans mes shows sur le regard que porte l’un envers l’autre.

Diego : Comprendre l’autre n’est-il pas le secret d’une paix assurée ?

Paul Dewandre : C’est la base de toute relation. Il ne faut pas penser que l’autre doit réagir comme vous, nous sommes différents. Le problème est rarement dans la situation mais plutôt dans son interprétation.

Diego : Pensez-vous que les sujets que vous abordez auraient pu l’être il y a 50 ans ? La place de la femme a nettement évolué en 2 générations !

Paul Dewandre : Avant nous ne vivions pas ensemble mais côte à côte, les hommes au bureau et les femmes au foyer. J’en parle dans mon nouveau spectacle notamment lorsque je dis qu’il y a 50 ans aucune femme n’aurait pu reprocher à son mari d’utiliser la mauvaise éponge car il ne savait pas où était la cuisine ! (rires)

Vivre ensemble est une richesse mais peut engendrer des tensions d’où l’importance de comprendre les fonctionnements des uns et des autres.

Diego : Quelles sont les plus grandes salles dans lesquelles vous avez joué ?

Paul Dewandre : Dans des zéniths de 5000 places. J’avais une petite appréhension mais le spectacle fonctionne dans les grandes salles car les gens rient et sont drôles, ils se reconnaissent dans mes textes. Il y a ce que l’on dit et ce que les gens entendent… la nuance est parfois très subtile.

Diego : Parlons musique. Qu’écoutez-vous ?

Paul Dewandre : J’adore Coldplay, Léonard Cohen et Supertramp.

Diego : Pas d’artistes Belges ?

Paul Dewandre : Evidemment Stroame ! J’aime également le DJ Lost Frequencies et j’adore Dick Annegarn auteur de « Bruxelles Ma Belle ».

Diego : Connaissez-vous Arno récemment disparu et dEUS un très bon groupe de rock ?

Paul Dewandre : Je connais moins. Frederic François est également Belge mais ce n’est pas ma tasse de thé. Par contre le plus grand est Jacques Brel, incontournable !

Diego : Avez-vous un stress particulier avant d’entrer en scène ?

Paul Dewandre : Non. Je me change à 20h20 pour entrer en scène 10 minutes plus tard. Cela peut surprendre mais je suis très à l’aise. Je ne suis pas là pour briller mais pour partager, la démarche est totalement différente.

Diego : Pour finir, quels sont vos meilleurs concerts vécus ?

Paul Dewandre : J’en reviens à Léonard Cohen à Paris-Bercy en 2013. Il avait son chapeau et une voix très grave, c’était très profond. Également David Gilmour aux arènes d’Orange en 2015 et un concert privé des Rolling Stones au Théatre Mogador. Un très grand souvenir et j’ai eu la chance d’y assister grâce à Sally Humphreys qui est la femme de Ronnie Wood. Elle est productrice et m’avait contacté en rapport avec mon spectacle et m’a recontacté 3 ans après… entre ces deux échanges, elle avait épousé le bassiste des Stones ! Ce concert était en 2012.

Diego : Que peut-on souhaiter à votre spectacle ?

Paul Dewandre : Je vais prochainement me produire en Anglais. Cela fait des années que j’ai envie de l’adapter pour commencer à le jouer sur Paris puis ensuite à Londres et pourquoi pas aux Etats-Unis. Le livre initial est Américain et a été traduit en 45 langues, il n’y a pas de raison que cela ne fonctionne pas ! J’ai joué au Liban, en Israel, au Maroc, en Tunisie, en outre-mer, au Canada… et ça marche.

Diego : Merci Paul. Bon vent pour votre nouveau spectacle, on se retrouve en mars à Mérignac !

Paul Dewandre : Merci à vous.

  • Remerciements : Julie d’EUTERPE PROMOTION
  • Relecture : Jacky G.