Ce n’est pas une mince affaire de reprendre une partie du répertoire du « taulier »  afin d’effectuer une tournée baptisée « Requiem Pour Un Fou », titre d’une chanson de 1976 composée par Gérard Layani. D’ailleurs les paroles relativement explicites parlent d’amour mais surtout d’un sujet brûlant d’actualité, un féminicide ! Pour reprendre les chansons de Johnny, l’héritier naturel est bel et bien David qui met en place ces shows 8 ans après la disparition de son père. Dans sa discographie récente, l’album « J’ai Quelque Chose à Vous Dire » publié fin 2018 abordait le douloureux sujet du deuil vécu et l’opportunité d’en sortir par le biais de la musique.

 

 

Ce concert qui dure deux heures alterne titres de David Hallyday et classiques de son père. Toute la musique qu’on aime est jouée ce soir et force est de constater que c’est un bonheur pour les fans de retrouver Johnny dans les yeux de son fils. Pour la voix, c’est évidemment une autre affaire car qui peut rivaliser avec le boss ? Seul le baryton Florent Pagny a le coffre nécessaire et David n’est pas dans la concurrence mais plutôt dans l’hommage. D’ailleurs il va prouver à plusieurs reprises qu’il est un musicien émérite, du solo de batterie (« Un Paradis en Enfer ») à la guitare en passant par le piano (« Je Te Promets »). Il annonce un concert familial avant d’entonner « L’Envie », pépite de Goldman. Dans la foulée, Sylvie Vartan (via l’écran) remplace Nathalie Baye pour l’introduction de « Quelque Chose de Tennessee ». Visuellement, le concept est très réussi comme les projections sur « Diego, libre dans sa tête » et « Mirador ». Cette dernière composée par David est interprétée en partie dans sa version originale, en anglais (« To Have and To Hold »). C’est la vraie première collaboration familiale en date de 1990, album « Rock n’ Heart » (V.O.) publiée l’année précédente dans « Cadillac » (V.F.)

 

David, qui est bavard entre deux chansons, ne néglige pas ses premiers succès comme « High », l’histoire d’une rupture amoureuse et « Tu Ne m’As Pas Laissé Le Temps », clin d’œil à son grand-père maternel d’origine bulgare décédé en 1970. « Oh ! Ma Jolie Sarah » lève la foule avant le rappel et « Requiem Pour un Fou » puis « Vivre Pour le Meilleur » closent le spectacle. L’un des moments forts restera l’apparition sur l’écran géant de Johnny pour le duo virtuel « Sang pour Sang », très grand hit de 1999 dont la musique est de David et les paroles sont signées Eric Chemouny. Les retrouvailles d’un père et de son fils qui n’ont fait que se croiser durant les 30 années précédentes. Finalement, ce concert est très sympathique et permet à plusieurs générations de ressusciter l’idole des jeunes qui manque terriblement à la chanson française. Merci David Smet qui tournera avec ce spectacle jusqu’en 2026.