INSUS MeL 1

FLASHBACK : LES INSUS 2016 #LIVE REPORT @DIEGO ONTHEROCKS

LES INSUS – BORDEAUX PATINOIRE 17/05/2016

Les plus de 40 ans mélomanes avaient rendez-vous ce mardi à la patinoire pour célébrer la réunion des 3/4 de Téléphone qui entament une tournée espérée de longue date. Pouvant remplir le stade de France, Aubert, Bertignac, Kolinka et un bassiste additionnel (Aleksander Angelov) vont assener durant 2H30 un rock brut et distiller une panoplie de tubes à un public conquis d’avance. Les 20 premières minutes subiront le son crado de la patinoire (“Crache Ton Venin“, “Hygiaphone“) habituel pour les Girondins avant un réglage subtil qui, dès “Argent Trop Cher” permettra de rendre ce show à la hauteur de l’évènement. Richard est probablement le musicien le plus expressif et son jeu de scène unique semble manifester un bonheur de retrouvailles annoncées fin 2015 après de brefs passages en petites salles. Des raretés sont interprétées (“Dans Ton Lit“, “Ce Que Je Veux“) avant de sublimer “Métro C’est Trop” grace à Louis Bertignac qui diffuse ses riffs rappelant que les plus vieilles compositions ont 40 ans et que les Stones, Who ou Led Zep sont des dieux. 

Flipper” puis “Cendrillon” annoncent un long set acoustique durant lequel le trio se rapprochera du public pour finir avec “Le Silence” et “Le Jour S’est Levé“. A cet instant, nous retombons au milieu des années 80 alors qu’ils annonçaient une séparation inéluctable. Pendant tout le concert, trois cercles suspendus vont illuminer la scène produisant des effets simples mais réussis. Le premier rappel va s’avérer un exemple conjuguant musique et visuel : “Dure Limite“, “Electric Cité” et “New York Avec Toi” ravivent les Bordelais pour un karaoké géant que l’on entendait avec parcimonie lors des tournées solos de Louis & Jean Louis. D’ailleurs, les deux comparses partagent quelques anecdotes entre deux bouffées de cigarette électronique. Richard saisit un énorme ballon en forme de terre pour annoncer “Un Autre Monde“, hymne d’une génération enregistré entre “Antisocial” de 1980 et “Tostaky” 12 ans plus tard. Le public est sollicité une dernière fois sur “Ça C’est Vraiment Toi“, l’énorme “Telephomme” (probablement mon titre préféré en live) et “Tu Vas Me Manquer” qui clôt un spectacle impeccable. 

Que retenir des retrouvailles du groupe le plus novateur de la décade 76-86 ? Sans Corine (qui ne manque pas), ils confirment leur talent et satisfont l’attente des fans. Il faut noter le bon choix d’effectuer une tournée plutôt que de gigantesques shows en stades (3 SDF = 200 000 personnes, soit 30 zeniths!) Au résultat, le rock transpirant de Téléphone rebaptisé Insus (-portables !) fait un bien immense et rajeunit une assistance comblée ayant vécue dans une galaxie lointaine. Le succès annoncé est mérité et ne doit être râté sous aucun prétexte, avant que la lune blonde ne devienne noire…

N.B : Malgré une date de publication postérieure, cette chronique fut partagée en 2016 sur un site spécialisé. Quelques modifications récentes ont été apportées au contenu dans le cadre des “flashbacks” de Diego OnTheRocks pour Musiques En Live.

  • Relecture : Florence R.