Le concert de deux heures inclut les plus grands titres du célèbre DJ (« Go », « In This World » et l’immanquable « Lift Me Up ») mais c’est probablement d’autres raisons qui vont marquer les spectateurs présents. Tout d’abord (et comme lors de ses tournées précédentes), Moby en concert est le musicien d’un groupe qui se met peu en avant. Quelques prises de parole mais surtout des choristes d’une incroyable qualité. Le moment le plus sympathique est probablement lorsqu’il raconte une anecdote dans un restaurant de New York attablé avec Bowie et Lou Reed avant d’entonner « Walk With Me » accompagné de la première partie Lady Blackbird. Plumes sur le nez et vêtue d’une cape blanche, la puissance de sa voix réveille les Parisiens (« Why Does My Heart Feel So Bad ? ») qui auraient pu tomber dans les sombres nappes synthétiques envoutantes du DJ. 13 ans après ses derniers concerts, Moby n’a rien perdu de son ironie (en parlant de Los Angeles) et « Porcelain » met tout le monde d’accord. « Almost Home » est acoustique avant que « Extreme Ways » ne remue à nouveau les foules. Les couleurs sont somptueuses (« Machete ») et « Honey » sonne le rappel avant une reprise très réussie de Merle Kilgore qui fut l’un des succès de Johnny Cash, « Ring Of Fire ».

 

Ensuite, « Lift Me Up » est interprétée dans une version vocalement moins rythmée mais tout aussi efficace qu’en 2005 précède « Natural Blues », ovationnée par un public conquis. L’hommage aux DJ Français et à Laurent Garnier en particulier est évident et Moby clôt son spectacle seul avec l’un de ses premiers titres très techno de 1992 « Thousand ». Précédemment, il aura pris soin de présenter un à un ses musiciens et de les prendre en selfies pour leurs collections personnelles avec le public en second plan ! Un signe de simplicité et d’humanité qui marque la qualité d’un homme incontournable à la dance mondiale. Une très belle soirée en compagnie d’un Américain pas comme les autres.