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FESTIVAL LES DEFERLANTES – ARGELES #LIVE REPORT @ LAURENT ROBERT

C’était une première pour moi. Mon baptème du feu au festival des Déferlantes à Argelès sur Mer, grâce à Musiques en Live. Et ce fut une expérience positive à tous points de vue. Pas de viande saoule aux quatre coins du site (cf Garorock), un site sublime, le parc de château de Valmy, un accueil au top, une ambiance familiale et bon enfant. Les festivités peuvent débuter … 

08 JUILLET 2017

Tout commence sur la scène “Nouvelle vague, scène des artistes émergents. La Pietà est prête à en découdre… La Pietà avance masquée… Mais la Pietà mets tout le monde d’accord dès les premiers titres de son set. La jeune femme est exubérante, et sa musique fait instantanément mouche. Un mélange d’electro rock puissant, qui te donne envie de taper du pied, de foncer tête la première dans l’antre du loup, l’antre de La Pietà, pour partager avec elle cette folie, pour en découdre. Les musiciens qui l’accompagnent sont aussi discrets qu’elle peut être excessive. Car il s’agit d’une bataille à remporter pour la jeune femme, le public est discret, alors elle donne tout. Elle donne tellement qu’elle finira largement déshabillée et terminera son concert en faisant un crowd surfing, portée à bouts de bras par un public enfin conquis. Public qui se rapprochera rapidement de la scène pour ensuite assister au set de la jeune Maicee. On change totalement de domaine, là nous parlons principalement de Hip-Hop, Soul et Dub. La jeune femme prépare actuellement son premier EP prévu pour 2017 et elle nous en a joué quelques extraits ce soir. Le public s’est rajeuni, c’est évident. Accompagnée par un DJ et un saxophoniste, ce dernier se faisant discret mais néanmoins présent, plaçant des licks plus qu’efficaces. Le charme de la jeune femme fait le reste…

Malheureusement je ne peux pas rester car de l’autre côté du site l’effervescence pointe son nez pour le premier concert sur les grandes scènes. Et ce sont les Britanniques de Don Broco qui ouvrent le bal après nous avoir interprété 3 titres en acoustique dans l’espace VIP. Sur le circuit depuis 2008 mais avec seulement deux albums au compteur (2012 et 2015), les Anglais, même si le public est encore clairsemé, vont tout donner. Alors que tant de groupes, même parmi les plus connus, se complaisent dans le pessimisme, Don?Broco, lui, a fait le choix, ô combien salutaire, de faire une musique destinée à donner de l’énergie et une bonne dose d’optimisme et d’énergie. C’est tout ce dont nous avions besoin en ce début de festival, et en une heure le public rappliquera devant la scène Paul Mas pour prendre sa dose d’ondes +++. A revoir dans de meilleurs conditions, je veux dire par là avec un public acquis à leur cause, et avec des lights donnant certainement une autre ampleur à leur musique. 

Nous enchaînons directement sur la scène Mer avec Petit Biscuit. Alors autant vous le dire tout de suite, l’electro et moi, nous avons des relations très compliquées… Voir un “musicien” s’activer sur ses boutons en faisant des grands sourires et tapant dans les mains tout en pompant des parties de titres écrits par d’autres ne fait pas partie de mon cursus musical. Vraiment désolé. Si encore il y avait des musiciens (cf House Of Pain plus bas). Mais force est de constater que le jeune homme a du succès, son titre “Sunset Lover” le porte au top des charts avec plus de 14 millions de vues sur Youtube et trois fois plus d’écoutes sur Spotify. Alors le public réponds du tac au tac et l’ambiance monte d’un cran. Cela permet aux photographes de faire quelques photos du public…. 

Arrive le premier gros moment de la journée avec Cali. Le dénommé Bruno joue à domicile. Il est chez lui, dans ses meubles, joue ici tous les deux ans, et même si il n’est pas programmé il traîne toujours dans les allées du festival. Alors certes le personnage divise. Mais une chose est sûre on ne pourra jamais remettre en cause son intégrité musicale, sa force de frappe scénique. Il est partout, il court, il harangue, il jumpe, il slam, il fait du stage diving, il invite les photographes sur scène, il parcourt le pit pour claquer les mains des premiers rangs. Il a même fait venir sa fille sur scène pour chanter avec lui, et terminera son concert avec un invité de marque en la personne de Jimme O’neill, chanteur des Silencers, excusez du peu. Une grande bouffée d’énergie, comme d’habitude avec Cali. Mais qu’il est difficile d’accueillir Renaud après la folie Cali. Le chanteur n’a jamais été à l’aise sur scène, depuis toujours il est tétanisé et tremble de tout son corps face aux gens qui sont là pour lui. La dernière fois que je l’ai vu c’était en 1988, sur la tournée “Putain De Camion”, et ce n’est plus le même homme que j’ai en face de moi. Un homme que je respecte pourtant au plus haut point, mais les tremblements d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’il y a 29 ans. Les tremblements d’aujourd’hui sont ceux des abus passés… Alors Renaud est là, complètement statique, tenant à peine debout, avec son éternel bandana, ses hits inoubliables. Renaud est là mais sa voix, déjà fort peu juste au fait de sa gloire, sa voix donc, n’est plus qu’un brouhaha inintelligible, que ce soit lorsqu’il “chante”, ou lorsqu’il s’adresse au public entre les morceaux. Il est vraiment très difficile de le comprendre. Mais le bonhomme est touchant. On a de la peine pour lui. Il émeut. Et lui même est extrêmement touché lorsque le public l’aide a finir ses morceaux en chantant à tue tête. les fans de toujours sont là. Fidèles. Et plus étonnant encore, des jeunes enfants, au premier rang, du haut de leurs 10 ou 12 ans, connaissent toutes les paroles par coeur. Une question m’assaille tout de même. Renaud est il remonté sur scène de son propre gré ? Est-ce une thérapie pour lui ? Ou bien est-ce que le “Music business” a eu raison de lui et lui fait croire qu’il lui sert de béquille pour s’en mettre plein les poches ? Je serais tenté par la deuxième solution mais…. Comment savoir. 

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La soirée étant fortement placée sous le signe de la variété Française, la scène Paul Mas accueille les Tarbais de Boulevard des Airs. Voguant sur le succès de leur troisième album “Bruxelles”, sorti en 2015, le groupe va faire monter la température du site. Énormément de gens sont venus pour eux, le groupe est au grand complet, contrairement au concert donné sur la place des Quinconces à Bordeaux il y a quelques semaines ou ils se sont présentés en quintet. Les cuivres apportent vraiment un plus, particulièrement le saxophone de Mélissa Doya. Sylvain Duthu et Florent Dasque font toujours office de chefs de troupe et ce depuis les débuts du groupe, et prennent manifestement un grand plaisir a partager ces moments avec leur public. La journée se terminera pour moi avec le concert de Jain. C’est la première fois que je vois sur scène la jeune Toulousaine. Elle se présente seule et son set commence avec “Hop, après qu’elle ait au préalable enregistré sa voix en loop. Elle utilisera cette technique durant tout le concert, nous faisant presque oublier qu’elle maîtrise la scène à elle toute seule. Enfin presque, puisque comme elle nous le dit, elle est en train de finir sa tournée et a choisi pour ces derniers concerts de se faire accompagner par quelques musiciens. Et cela donne une toute autre ampleur à sa musique. La jeune femme de 24 ans est bourrée de talent et peut tenir en haleine près de 10000 personnes sans problèmes, mais peut être a t’elle choisi de changer d’optique pour son deuxième album a venir..? De bon augure !!

09 JUILLET 2017

La journée démarre avec un set acoustique de Findlay. les anglais sont déjà sur place et en profitent pour donner des interviews et nous accorder quelques morceaux en showcase. Un bien beau moment. Puis nous voici  de retour devant la scène “Nouvelle vague” pour découvrir Le SuperHomard. les Avignonnais ont déjà conquis le Japon et les États-Unis. Ils commencent juste a émerger dans leur propre pays. Nous voguons dans les hautes sphères de la pop atmosphérique. C’est ultra sexy, la voix planante, entêtante et envoûtante de Julie nous transporte. Le SuperHomard est pourtant à la base le projet solo de Christophe Vaillant, qui a bien fait de s’entourer de cinq musiciens pour former un groupe live. Vraiment. Il gagne largement en crédibilité. Cela me donne envie d’en découvrir plus. Je n’ai malheureusement pas le temps de rester pour assister au set de Perfect Hand Crew car le groupe Rationale se présente pour ouvrir la journée sur la scène Mer.  Il y a déjà beaucoup de monde pour voir le groupe britannique.  Les morceaux sont assez soul, groovy, ça gesticule dans les travées de Valmy. Mais tout cela est gâché par un son dominé par des basses tonitruantes. Que fait l’ingé son ?. La voix de Tinashe Fazakerley est chaleureuse. Il regarde constamment le public, comme pour le happer. Guitare et basse sont souvent à l’honneur et particulièrement sur les parties totalement instrumentales. La voix se fait doucereuse mais parfois beaucoup plus rocailleuse. Le son est lourd, puissant. Je n’ose même pas imaginer ce que cela peut donner en fin de soirée avec des lights…. Le public est très réceptif, mais les gens se demandent tous pourquoi un son de basse aussi fort ? C’est vraiment dommage car cela fini par être gênant et vraiment dérangeant, particulièrement pour les personnes postées sur les côtés droits et gauches de la scène et qui se trouvent juste devant les caissons de basses…. 

Place ensuite aux Last Train. Le public semble apprécier les Mulhousiens et les médias suivent le groupe de près. Le nouvel espoir du rock hexagonal. Il faut dire que c’est râpeux, agressif à souhait, ça envoie du bois, et ils attaquent leur concert à fond, moins garage et beaucoup plus dans un style hard-rock, avec des guitares stridentes et la voix de Jean-Noël écorchée à souhait. Le groupe donne tout, sachant que le public n’est pas forcément le sien, mais ils veulent à tout prix convaincre. Ils sont déchaînés. Alors les plus récalcitrants vont dire que Last Train surjoue peut-être un peu, et c’est totalement vrai. Voire même qu’ils ont la grosse tête. mais doit on pour autant les critiquer ? Ils veulent prouver à tout le monde, public, médias, promoteurs, tourneurs, qu’ils sont là pour durer et qu’ils ne sont pas qu’un feu de paille comme certains groupes de la vague des baby rockeurs poussée sur l’avant scène par le mensuel Rock’n’Folk. Leur set se terminera par le magnifique “Fire”. Quel morceau… Digne des plus grands ! Un mélange de puissance mais également de sensibilité et de sensualité dans la voix de Jean-Noël. Superbe. 

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Place maintenant à un concert que j’attends avec impatience. Laura Pergolizzi, alias LP, comme son nom ne l’indique pas est Américaine, et elle vient nous présenter son quatrième album “Lost On You”, sorti en 2016. Effectivement les trois premiers LP de LP (Pardon…) sont passés totalement inaperçus, et la jeune femme est plus connue pour avoir écrit des titres pour d’autres stars comme Rihanna ou encore Christina Aguilera. Présente sur le site depuis quelques heures, elle n’hésite pas à aller se balader dans le public, parler avec les gens, profiter des concerts entre des interviews et un passage à l’espace VIP. Une cool attitude qu’elle garde dans sa gestuelle durant les concerts, tout en se transformant en véritable bête de scène. Son côté masculin ressort également, limite androgyne parfois. Et puis il y a sa voix. Non pas reconnaissable entre mille, mais sa voix dont elle sait jouer. Tantôt grave, parfois aiguë, remplie de trémolos, ou entrecoupée de sifflements, pas toujours très à propos d’ailleurs… 

Laura, en plus de chanter, sait jouer de la guitare, du ukulele, de l’harmonica aussi… Certains titres sont acoustiques mais d’autres sont électrifiés. ce qui donne à son set une certaine incohérence. Mais une incohérence cohérente. Je veux dire par là que la musique de LP est inclassable. Parfois on frôle même le disco sensuel, ce qui nous ramène aux morceaux écrits pour les deux méga stars citées plus haut. Et puis il y a des morceaux à part, comme “Lost On You” qui l’a propulsée sur le devant de la scène et qu’elle joue en rappel, mais surtout “Tightrope”. Il y a des moments magiques que seule la musique peut te procurer. Je n’avais pas ressenti une telle émotion depuis le concert de Mansfield Tya à Bordeaux. Cette émotion arrive souvent sans crier gare. Tu fais corps avec l’artiste, il y a des connections qui se font, et sans le vouloir tes poils se dressent et ton corps se rempli de frissons. Et là tu n’as qu’une chose à faire, poser ton appareil photos et profiter, ressentir…. Magnifique sensation pour un très beau moment. 

Juste le temps de passer par l’espace VIP pour papoter avec Cali et faire un selfie avec Rémi Gaillard et nous passons sur l’autre scène où la jeune anglaise Birdy réussira à envoûter le parc entier grâce à son ultra sensibilité. Elle fait son apparition pour se placer derrière son piano. Le backdrop en fond de scène rempli son rôle en donnant à l’espace dédié à là chanteuse et ses musiciens une certaine intimité. Pourtant la jeune femme joue bien devant presque 15000 personnes. Elle commence la première partie de son show au piano où elle se livre en toute simplicité mais avec beaucoup de sensibilité. Elle alterne ses propres compositions avec les reprises qui marchent à chaque fois auprès du public , à savoir “Skinny Love” de Bon Iver et “People Help People” de Cherry Ghost. Le tout emprunt de beaucoup de justesse et de classe. La jeune Jasmine, 21 ans, viendra même sur le devant de la scène avec une guitare, ce qui donnera un autre aspect à son set. Plus pop. Moins classieux mais plus entraînant. 

Attention, déferlante aux Déferlantes. La fin de soirée s’annonce chaude, très chaude. Sting arrive !! Troisième passage en ce même lieu pour l’anglais qui va alterner durant 90mn tous ses plus grands hits, avec ceux de son groupe de toujours, The Police. Alors le public est il plutôt là pour les morceaux de Police ou pour les titres sortis sous le nom de Sting ? Difficile de vraiment savoir…. Il y eu plusieurs grands moments durant ce show. En commençant par  “Shape Of My Heart” qui déchaîna les fans des premiers rangs. Bien sûr Monsieur Sumner ne pouvait pas passer sous silence “Englishman In New York” qui aura aussi un bon succès auprès des fidèles tout en posant là, comme ça, une ambiance intimiste. Mais bien évidemment la foule se fait rugissante sur les titres de Police qui seront à l’honneur dans cette setlist très “Best of”. “Message In A Bottle”, toujours adorée par les fans, mais aussi “Walking On The Moon”, “Roxanne”, mais surtout le furieux “So Lonely”, repris en coeur par le public qui saute dans tous les sens sur le rythme effréné du refrain… Comment sortir indemne. Il y aura aussi de très beaux moments remplis d’émotion comme lorsque Sting reprend avec son fils, choriste sur la tournée, “Ashes To Ashes” en hommage à David Bowie. Ou encore  “Fields Of Gold”, accompagné à l’accordéon, ce qui rajoutera une belle couleur chaleureuse au titre. Et la soirée est loin d’être terminée…

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Nous changeons de continent pour accueillir les Australiens de Midnight Oil avec à leur tête le grand (dans tous les sens du terme) Peter Garrett, Monsieur le ministre de l’environnement Australien, écologiste militant, engagé auprès du peuple aborigène de son pays. La tension n’est pas retombée depuis la fin du set de Sting et Georgio Moroder en intro avec le thème de Midnight Express, mondialement connu, se chargera de garder tout le monde concerné par ce qu’il va se passer… Le show démarre de façon très rock. C’est rugueux, il faut absolument mettre le public à genoux. Peter fait le show. Il a une façon de se mouvoir sur scène très particulière, très théâtrale. Il agrémente les lyrics de ses morceaux avec des gestes bien prononcés, comme ce moment particulier ou il fait un salut militaire qui se termine par un signe de balle tirée dans la tête. Étonnant pour quelqu’un qui, lors de son engagement dans le parti travailliste australien a soutenu l’alliance avec les USA, y compris la présence des militaires américains dans son pays sur la base de Pine Gap. Rob Hirst à là batterie ne sera pas en reste et fait le show derrière ses fûts. Quelle présence pour un batteur, c’est assez rare pour le souligner. Le type s’éclate. C’est vraiment un pilier pour le groupe. Tout le monde attends bien sûr le titre “Beds Are Burning” qui a propulsé les Australiens sur le devant de la scène en 1987. Il arrivera en rappel, bien sûr, et le public, exténué par l’enchainement Sting / Midnight Oil ne s’en laissera pas compter en sautant dans tous les sens et en reprenant les paroles en coeur. “Forgotten Years” pour conclure le concert, emballé c’est pesé. Au revoir et à demain. C’est ce que se disent bon nombre de spectateurs qui quittent malheureusement  le parc de Valmy, sans prendre la peine de regarder le set de Ludwig Von 88. Mal leur en a pris….. Erreur !! 

Toujours emmenés par Karim Berrouka et Nobru, le groupe est à fond et envoie son punk alternatif dans la face des premiers rangs sans se poser de questions !  Les membres du groupe semblent s’amuser comme des petits fous. Même si le plus gros du public s’en va, le groupe à ses fans qui sont venus pour eux, et peu importe l’heure ! Massés devant la scène, ils savent à quoi s’attendre et voient donc débouler le groupe costumé, comme à chaque concert. Que ce soit en tenue de catcheur pour l’un, ou avec une perruque façon Quattrocento pour l’autre, casque de viking pour le troisième….. Bref, on est pas là pour faire dans le sérieux. Il n’empêche que sous cette apparence de grosse déconnade les textes du groupe sont très engagés. Ils abordent énormément de sujets délicats comme les armées, la pauvreté, l’ouragan Katrina, le terrorisme… mais aussi des thèmes beaucoup plus légers comme les campings, ou encore en ouverture de set le célèbre “Oui Oui dans sa voiture rouge et jaune”. Le public slamme au dessus du pogo et ce sous le regard étonné des  bénévoles qui ne connaissent pas vraiment ce genre d’ambiance…

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Les fans de punk et de rock alternatif sont aux anges, alors que le public de Sting et des autres artistes passés plus tôt dans la soirée, beaucoup plus conventionnel, découvre avec horreur cette musique terrible, “brouillonne à leurs chastes oreilles” et préfère prendre la direction de la sortie… Ce concert était parfait pour terminer la soirée, alliant agressivité et humour. Tout le monde s’éclate, musiciens comme public. 

10 JUILLET 2017

Une énorme averse à 16h, juste avant l’ouverture des portes, mets à mal le site. Et pour ne pas prendre de risques les organisateurs décident d’annuler les trois artistes prévus sur la scène “Nouvelle Vague”. D’ailleurs le public patientera et rentrera sur le site avec une heure de retard, le temps pour tous les bénévoles de mettre au sec le devant des grandes scènes afin d’éviter des bains de boue. Tout cela est quand même ballot dans une des régions les plus ensoleillée de France….. La journée commencera donc avec le groupe Findlay sur la scène Mer. Le public commence juste à investir le site lorsque les anglais démarrent leur set. Et ils donnent pourtant tout. Natalie Rose Findlay mène son groupe de main de maître. Du haut de ses 26 ans ce petit bout de femme a un charisme de dingue. Quand elle chante, Natalie capte tout de suite l’attention du public. Elle a une voix puissante, grave, qui étonne compte tenu du petit gabarit de la demoiselle. Accompagnée d’un trio guitare basse batterie qui ne s’en laisse pas compter, les morceaux prennent même une dimension beaucoup plus puissante  lorsque, en plus, la demoiselle empoigne sa Fender.  Une très belle prestation des anglais qui vont vendre ensuite leur premier album “Forgotten Pleasures” par brouettes entières au merchandisingA revoir très vite, messieurs les programmateurs Bordelais (et d’ailleurs) retenez bien ce nom. Natalie et son groupe resteront ensuite bien tard sur le site, et ce afin d’assister dans les tout premiers rangs au concert de Iggy Pop dont ils sont tous des fans absolus. 

Pour tout avouer, une grande partie du public s’est massée devant la scène Paul mas pour accueillir l’artiste qui va suivre le set de Findlay. On ne compte plus le nombre de jeunes filles déjà en transe avant même que le jeune Valentin Brunel entre sur scène…. Valentin Brunel alias Kungs, bien sur. Le dernier morceau de Findlay, “Waste My Time”, à peine terminé que tous les yeux se tournent vers la sensation du moment qui monte sur la deuxième grande scène. Derrière ses platines, Kungs ne perd pas une seconde et balance immédiatement du gros son.  Si son attirail scénique est vraiment simpliste, l’écran géant lui permet d’ajouter des effets à sa gestuelle. L’effet est sympa. Le public est là pour s’amuser et le DJ propose directement de transformer le festival en une boite de nuit géante, en plein air et en plein jour. Tout le monde y trouve son compte, sauf votre serviteur qui ne comprends toujours pas depuis le set de Petit Biscuit deux jours plus tôt, l’intêret de faire de la musique en appuyant sur des boutons.. Bref… Mais l’ambiance est là, tout le monde s’amuse et c’est bien le principal.. Mon avis hein….  Et pour le moment c’est Ibrahim Maalouf qui se presse sur la scène Mer. 

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 Des rumeurs d’annulation ont pourtant parcouru les travées du festival, sa conférence de presse maintes fois remise a finalement eu lieu durant le set de Findlay. Mais le trompettiste est bien là, c’est le principal. Dans un style qui lui est propre, mêlant saxos et un brin d’électro, le trompettiste Franco Libanais continue d’enflammer le public de Valmy, qui n’en demande pas tant après la tornade Kungs. Il aura tout de même fallu attendre quelques minutes avant que le public réponde présent et qu’une communion s’installe au gré des morceaux déroulés par le musicien et son groupe. Comme à chaque concert il y a eu des enfants qui sont montés sur scène le temps d’un morceau, gimmick pas forcément à propos mais bon…. Mais surtout Ibrahim ne laisse pas l’attention se focaliser sur lui et laisse beaucoup de place à ses musiciens avec lesquels il a une grande complicité. Chacun d’entre eux aura le temps de placer quelques solos, que ce soit François Delporte (guitare), Eric Legnini (piano) et Stéphane Galland (batterie). Grosse sensation de ce début de soirée avec ce set de Ibrahim maalouf, mais rien ne me fera changer d’avis, le jazz n’est jamais aussi bien perçu par le public que dans la chaleur d’un petit club rempli d’un public qui se tient juste à proximité des artistes. 

House of Pain surgit alors pour plonger le public dans un complet revival 90’s. Je vous parlais tout à l’heure de House Of Pain, qui fait remonter en flèche le peu d’estime que j’ai pour les DJ’S… En effet, ici le DJ est accompagné d’un groupe, avec des vrais musiciens, oui oui !! Comme quoi c’est possible. C’est donc un public enthousiaste, un brin nostalgique qui assiste au set des Américains. Avec trois albums simplement au compteur, sortis entre 1992 et 1996, c’est une grande vague de 90’s qui envahie la plaine de Valmy.  DL Lethal se donne à fond derrière ses platines. Je ne saurais que trop le remercier d’avoir laissé Limp Bizkit à ses guitares… Sans compter Everlast qui mets le feu en bord de scène en buvant des whisky cul sec tout en haranguant la foule devenue hystérique. Danny Boy O’Connor se démène également comme un beau diable. Les trois membres fondateurs du groupe sont accompagnés par un bassiste et un batteur qui font tourner des rythmiques du feu de Dieu. Alors certes le rap n’est pas mon truc, mais lorsque je vois des groupes qui jouent vrai, en live, et en plus avec beaucoup de talent, je dis bravo. 

22h tapante, il s’agit de laisser la place à une autre légende. Légende qui va encore nous faire reculer de 20 ans, pour retourner dans les seventie’s. Les fans du son de Detroit vont enfin pouvoir approcher leur maître. Il faut dire qu’ils n’ont pas eu grand chose à se mettre sous la dent depuis le début des festivités de ce troisième jour.  Mais maintenant c’est fait, l’iguane est là. A 70 balais, Iggy Pop est en grande forme. Ou presque. Effectivement même si le show commence sans fioriture aucune avec un “I Wanna Be Your Dog” d’anthologie, Iggy parait être dans un état second (J’ai failli dire “proche de l’Ohio” mais j’ai pas osé…) Le ton est donné, certes, mais on se demande quand même ce que Iggy a pris avant le concert. Et la question se posera ouvertement lorsqu’il s’approchera de nous, photographes, pour tenter un stage diving. Nous a t’il confondu avec le public qui était juste un mètre derrière nous  ? Toujours est il que notre premier réflexe, bien sûr, est de protéger notre matériel en nous écartant. Et l’Iguane de s’écraser de tout son long sur là crash barrière… Les membres de la sécurité se précipitent pour le relever, et notre Iggy repart comme si de rien n’était sur scène. Enfin presque… Il se tiendra les côtes durant de longues minutes avant de repartir de plus belle et de venir se venger en se mouchant sur nous… Côté musique le set se déroule entre classiques des Stooges et morceaux écrits en son propre nom. “Gimme Danger” suivra une version de “The Passenger” plus courte qu’à l’accoutumée et sans personne, alors que d’habitude Iggy invite bon nombre de personnes avec lui “On stage”. L’Iguane ou sa sécurité ont-ils été échaudés par l’incident arrivé quelques minutes plus tôt ? Toujours est il que, état second ou pas, et entre autre crachats ou insultes envers les mères des spectateurs, l’Iguane est fidèle à sa légende et les fans sont comblés. Les classiques s’enchainent et en particulier un “Seach And Destroy” dantesque sur lequel il portera un soutien gorge envoyé depuis le public. mais Iggy a bien d’autres facettes qu’il nous dévoilera lors de ce show avec des titres comme “Some Weird Sin”, “Sick Of You” ou encore “Gardenia”, ce dernier ayant été enregistré pour le dernier album “Post Pop Depression” co-écrit avec Josh Homme, et sorti en 2016. Mais bien sûr, même si le public apprécie ces morceaux plus intimistes, il est surtout là pour les grands classiques. Et c’est l’heure de l’assaut final, la minute de vérité, et s’enchainent à un rythme effréné des titres comme “No Fun”, “TV Eyes” et surtout en bouquet final un énorme “Real Wild Child”… Iggy, tu es un survivant, tu nous a encore prouvé que tu en avais sous le capot, que tu étais un grand enfant sauvage. Merci. 

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Quelle bonne idée de programmer juste après Iggy Pop le set de Archive. De quoi retomber doucement de la folie que nous venons de vivre. Même si une grande partie du public est déjà partie, il reste encore pas mal d’accros pour écouter l’intro électro, dans une lumière rouge sang, tandis que sur les écrans géants clignote le mot “Welcome”.  Les plus fidèles auront reconnu l’esthétique du clip de “Drive in Nails” issu du dernier album du collectif, “The False Foundation“. Le concert entier se déroulera dans une ambiance fantasmagorique, emplie d’éclairages bleus, rouges, avec de la fumée enrobant toute la scène. Les morceaux s’enchaînent, fondus entre eux. Un concert de Archive peut se vivre, si on ne connaît pas bien la musique du groupe, en one-shot. Il faut vraiment prêter l’oreille pour comprendre que c’est un nouveau morceau qui commence. Juste la tonalité du clavier qui change, un beat qui s’accelère…  Dave Pen et Pollard Berrier alternent le chant. Celui ci se fait d’alilleurs beaucoup plus planant lorsque Dave prends les choses en main. Mais la musique de Archive n’est jamais aussi envoûtante que quand elle se montre planante, sombre et légère à la fois. Il suffit de fermer les yeux et de se laisser bercer, envoûter, et de partir… Mais Archive n’est pas que synthé, c’est aussi des guitares, entêtantes, planantes ou encore hypnotiques, comme sur le superbe “Bullet”, ou encore sur “Baptism”. Le concert va se terminer sur “Fuck U”, issu de l’album “Noise” avec un Pollard Berrier dont la voix se veut aussi rauque que son visage est inexpressif. Il brisera la glace avec le public en fin de set en remerciant les gens d’être restés. Un show de Archive peut se vivre comme une véritable expérience. Le collectif n’est ni rock, ni trip hop, ni électro, ni pop. Il est tout ça en même temps. Leur musique a énormément évoluée depuis leurs débuts il y a 20 ans, et chaque album procure de nouvelles sensations, chaque album est un nouveau monde à découvrir. Alors certes les musiciens sont réservés sur scène, ne communiquent pas avec le public, mais en ont ils besoin ? Il suffit aux gens de fermer les yeux et de se laisser transporter, il faut juste s’envoler… 

DJ Snake, grand nom de la scène clubbing française, finit d’achever le public de Valmy, grâce à ses compositions. Et permet à ces derniers de s’enflammer avant le dernier jour de ce superbe festival. 

11 JUILLET 2017

La quatrième et dernière soirée des Déferlantes d’Argelès a fait traverser le globe à son public. Embarquement immédiat pour le Maroc avec N3rdistan, Trinidad et Tobago avec Calypso Rose, petit détour en Amérique du Sud avec Manu Chao, passage en Australie avec les métalleux énervés de Airbourne, retour en France avec Mat Bastard puis nouveau départ en Afrique du Sud avec Die Antwoord avant de remonter par l’Algérie et le Mali pour assister au show de Tinariwen. Bref….. Secouons le saladier et remettons tout dans l’ordre. Tout avait commencé en fin d’après midi avec des poètes venus de contrées arabes et de terres maliennes, N3rdistan et Tinariwen. La fougue du leader des premiers, Walid Ben Selim, s’imbriquait en harmonie avec la force tranquille de Tinariwen dont les membres avaient l’élégance de revêtir des tenues traditionnelles touaregs. N3rdistan donc, ouvrait la journée. Entre rock, trip-hop, électro, oriental-beat ou influences world, ce quartet mêle comme une évidence la puissance du digital, la poésie arabe ancestrale, les diatribes engagées ou les mélodies d’une kora ou d’une flûte peul. N3rdistan offre aujourd’hui un spectacle décapant aux frontières de l’Oriental-beat et de l’électro urbain. N3rdistan c’est le pays d’un homme,Walid Ben Selim, venu du Maroc avec ses mélodies et ses chants mystiques, des textes dérangeants et des rimes engagées et surtout une grande envie de métissage musical.
Distillant des sons ethniques et des poésies arabes, triturant des thèmes tels que la mondialisation, le sens de la vie ou encore l’exil numérique, N3rdistan incite à la découverte de nouveaux horizons et paysages sonores. Et Walid se donne entièrement sur scène. Totalement en transe. Le public sera rapidement conquis par cet homme qui vit sa musique, ses musiques, avec une passion hautement addictive. D’autant plus que le reste du groupe transmet également beaucoup. En baptisant son groupe « N3rdistan », Walid Benselim était dans l’idée de créer un pays rêvé : un pays sans frontières où il n’y aurait plus besoin de visa ou de carte de séjour. Et d’ailleurs les membres du groupe viennent du monde entier : Benjamin est français avec des origines italiennes et anglaises, Cyril est moitié catalan, moitié portoricain. Widad et Walid sont marocains. Le voyage est bien parti pour durer.

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Nous descendons un petit peu plus au sud avec Tinariwen. Même si certains membres du groupe ont des origines algériennes, Tinariwen se présente comme un groupe d’afrique noire. Effectivement leur terre est dans l’Adrar malien. Depuis ses débuts le combo se présente haut en couleurs, c’est à dire en tenues traditionnelles touaregs, djellaba et chèche noué sur la tête, le tout agrémenté des fameuses sandales en cuir de serpent et d’une imposante bourse de cuir décorative suspendue au cou. Leur musique est à la croisée de beaucoup d’influences et n’est pas forcément très facile d’accès de prime abord. C’est d’autant plus désarçonnant que le chant est en Tamasheq. Créé officiellement en 1982, lors d’un festival à Alger, par Ibrahim ag Alhabib, Alhassan ag Touhami, le groupe sort son premier album en 1992, puis est propulsé sur le devant de la scène en 2004 avec l’album “Amassakoul”. Depuis ils prêchent la bonne parole, n’hésitant pas à défendre la cause touareg tout autour du monde. Ce soir les connaisseurs prennent beaucoup de plaisir et les autres se laissent embarquer par le folklore des nords africains. Un très beau moment. 

Changement complet d’ambiance avec Mat Bastard sur la scène Mer. Mat est déjà passé deux fois par Valmy avec son ancien groupe, Skip The use. Il y revient en solo après avoir sorti son album “Loov” en juin dernier. Comme d’habitude il donne tout sur scène. c’est son truc. Il se donne à fond, file même dans le public sur les épaules de son garde du corps de frère. Il remarque même un spectateur en chaise roulante au premier rang et lui fait faire un petit tour avec son fauteuil au dessus des têtes des spectateurs. Le show est très apprécié par le public même si les nouveaux titres sont moins corrosifs que ceux écrits avec STU. C’est beaucoup plus pop. Moins rugueux. mais tout aussi entraînant. Mat nous offrira même un duo avec sa petite amie Anthéa. Il n’y a rien à dire, il sait faire monter l’ambiance, que ce soit sur les morceaux flirtant avec du hard rock, ou avec des titres beaucoup plus abordables par le grand public.  Un très bon moment qui donne envie de retourner voir son show ultra positif, que ce soit dans l’ambiance aussi bien que dans le discours tenu par le chanteur auprès du public. 

Nous prenons notre long courrier pour filer vers Trinidad et Tobago en compagnie de Linda McArtha Monica Sandy-Lewis. Calypso Rose, ce sera plus simple. 77 printemps et un sacré humour. la chanteuse arpente la scène de gauche à droite, sourire aux lèvres. Elle compte bon nombre de fans dans le public qui reprennent les paroles en coeur. Pourtant avec plus de 800 chansons écrites et 20 albums sortis, il y a de quoi faire… Nous sommes très touchés par la prestation de cette petite dame, si grande par le talent. Elle ne quittera pas son sourire coquin de tout le set, se choisissant même un mari dans les premiers rangs des spectateurs, “mari” auquel elle offrira un cd de son dernier album “Far From Home”, produit par Manu Chao, que nous retrouvons tout de suite sur la scène mer pour 2h15 de show. 

Est il encore besoin de vous dire que Manu Chao est l’ancien leader de la Mano Negra ? Bon ben… C’est fait je viens de le dire…. C’est une tournée best of que nous offre Manu, faisant le tour de toutes les différentes parties de son œuvre musicale. Beaucoup de titres comme “Me Gustas Tu” ou encore “Clandestino” sont des hymnes et sont repris en cœur par le public qui en redemande encore et toujours beaucoup plus. Les premiers rangs sautent dans tous les sens, un nombre incalculable de personnes seront évacuées, et par souci de sécurité les photographes seront rapatriés en espace presse afin de pouvoir laisser travailler les services de sécurité sans occasionner de dommages. C’est dire l’ambiance. Le milieu du set aura une forte connotation Mano Negra avec “Mala Vida”, “King Kong Five” et “King Of The Bongo”. C’est de la folie furieuse dans la fosse, certainement LE gros moment de la journée côté ambiance. Juste un petit bemol…. Manu Chao est le poing sans cesse levé pour la défense des exilés, des réfugiés. Pour la défense de la liberté. Contre l’oppression, le poids des politiques et de l’économie. Pour le respect d’autrui et des différences… Et le respect d’autrui passe par le respect des horaires. Lorsqu’il y a des artistes qui doivent passer à votre suite, lorsque tous les groupes présents sur le festival ont respecté les heures de passage, tout Manu Chao qu’on soit, on ne dépasse pas de 15 minutes. C’est tout. Les fans de Airbourne s’impatientent devant la scène Paul Mas car leurs protégés sont là, derrière les amplis, et auraient déjà dû commencer leur concert depuis plus de 15 minutes. Mais non, le roi Manu en a décidé autrement, oubliant le respect qu’il prône à longueur de temps….. No comment. Et pendant que Manu salut ses fidèles en laissant le temps s’égrener, Joel O’Keefe fait rugir sa guitare dans le mur d’amplis Marshall présent sur SA scène, impatient, et ce afin de répondre aux “Airbourne, Airbourne, Airbourne… ” scandés par les fans du groupe présents devant la scène.

1-N3rdistan00001 Et c’est donc avec plus de 20 minutes de retard que les hard rockeurs australiens déboulent sur l’intro de “Main Title from « Terminator 2”, enchaînée directement avec “Ready To Rock” et “Too Much, Too Young, too Fast”. Le groupe a ses fidèles, présents dans les premiers rangs, mais ce hard rock à la mode AC/DC est une découverte pour beaucoup. Et pourtant l’ambiance va grimper petit à petit tout au long de l’heure que durera le set. Nous aurons bien sur droit à l’immuable show de Joel, poussant sa Gibson SG dans ses derniers retranchements, vociférant comme un beau diable et qui ira, comme d’habitude, faire un petit tour dans le public juché sur les épaules d’un roadie, le tout en fracassant une canette de bière sur son crâne. Classique. C’est la marque de fabrique d’Airbourne, et à chaque concert c’est le même rituel. Le groupe alterne les titres plus anciens (“Girls In Black”, “Stand Up For Rock’n’Roll”) et ceux du dernier album, avec une palme pour “Down On You” et “Rivalry”. Le public est enfin réceptif et le manifeste à force de circle pits et autres slams, pour le plus grand plaisir du quatuor présent sur scène. Les Australiens continuent pied au plancher et envoient  “Stand Up For Rock ‘n Roll” archi lourd à l’intro reconnaissable entre mille, ainsi qu’un “Running Wild” survitaminé pour terminer le show. Les frères O’Keeffe (Ryan le batteur et Joel, le guitariste chanteur), ainsi que le bassiste Justin Street et le petit nouveau six-cordiste Matthew Harrison tirent leur révérence avec la grande satisfaction du devoir accompli, car ce n’était pas du tout gagné au début de leur concert.

Le dernier groupe de la soirée, que dis-je, du festival, n’est autre que Die Antwoord. Les sud africains ont mis le public encore présent dans un état de transe avancé. Les voix de Ninja et Yo-landi, tendances rap mélangé au son électro du groupe, mettent le public dans un état second, complètement hypnotisé. Tout cela couplé à des éclairages hautement inventifs, c’est l’ambiance parfaite pour conclure cette superbe édition. Die Antwoord possède son propre monde, ils n’en démordent pas au long des années qui passent, à l’instar de Shaka Ponk chez nous (Toutes proportions gardées). Il est simplement dommage que les photographes n’aient pas été autorisés à shooter, mais nous le savions par avance, c’est un rituel pour Die Antwoord. 

Clap de fin pour cette dixième édition. Les Déferlantes est un festival absolument magnifique. Ces 4 jours furent très riches, que ce soit au niveau musical, photographique, ou même au niveau humain. Que de belles rencontres. À l’année prochaine. 

Photos et texte de Laurent Robert