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INTERVIEW #184 – YVARD @ DIEGO ON THE ROCKS

INTERVIEW YVARD PAR DIEGO*ON*THE*ROCKS

Des maux aux mots. Pour que David devienne Yvard, il aura fallu quelques décennies, un parcours semé d’embuches et une première vie professionnelle loin des standards bureaucratiques. En 2016, la chrysalide devient papillon et le projet musical prend forme laissant entendre que l’écriture contient des vertus salvatrices. 6 ans plus tard le premier album baptisé “Dommage Collatéral” est publié, l’artiste trouve son équilibre grâce à un entourage fidèle et l’appui d’une production locale motivée (XENA Prod).  Pour Musiques En Live, Yvard a accepté de rencontrer Diego afin de parler musique, influences et d’une tournée qui passera par Sainte Bazeille, Toulouse, Lyon, Montpellier et aux quatre coins de l’hexagone en 2023.   DIEGO : Peux-tu dire à nos lecteurs pourquoi tu t’appelles Yvard et que représente ton logo ? YVARD : Il y a 3 significations dans le nom Yvard : le diminutif de mon nom de famille, un hommage à une rencontre effectuée en Nouvelle-Calédonie puis une référence au viking Ivar, fils de Ragnar & Aslaug. Faisant 1,90 mètre, cela me correspond bien ! Le nom Thurisaz est également un clin d’oeil au géant du froid. Le logo est un rappel du Valknut qui représente 3 triangles ayant les significations du passé, du présent et du futur. LOGO DIEGO : Qui composent le groupe ? YVARD : Il y a plusieurs configurations mais Yvard c’est David. Lorsque je me produis sur des scènes plus grandes, je m’accompagne de Kris Yera aux machines et de Pascal Saint Vigne à la batterie. Le projet date de 2016 et Kris était déjà dans la boucle, c’est un ancien DJ qui est devenu producteur. A cette époque nous sommes montés jusqu’à 7 musiciens. L’expérience fut infructueuse mais demeure formatrice.   DIEGO : Comment as-tu commencé à jouer de la guitare ? YVARD : J’ai commencé il y a une trentaine d’années sous l’influence de mon oncle Alain qui maitrisait le flamenco. Pourtant ma famille est Bretonne ! (rires) Petit à petit j’ai commencé en empruntant son instrument et en apprenant note par note. Ma guitare est devenue mon meilleur compagnon. Dans mon ancienne vie j’ai été gardien de sites sensibles, cuisinier, agent de sécurité et j’ai souvent travaillé en outre-mer. J’emmenais toujours ma guitare et j’ai des souvenirs impérissables de fêtes dans des endroits improbables. Je jouais souvent des classiques du rock Français pour mettre l’ambiance.   DIEGO : Parle-moi de ton album “Dommage Collatéral” ? YVARD : J’ai d’abord sorti l’EP “Enraciné” et attache beaucoup d’importance au marketing géré par Gcom’s spécialisé en art work. Pour l’album, je touche à tous les instruments et chante uniquement en Français, modestement je revendique la langue de Molière. Concernant la batterie j’ai utilisé “studio drummer” qui est un logiciel haut de gamme avec options de mixage, groove et beat. A l’heure du streaming, nous avons eu l’idée de développer l’album en numérique sous forme d’e-book. C’est un procédé interactif et j’ai décidé de vendre les disques physiques uniquement après les concerts. Le disque est également disponible sur le site de distribution associatif chez-simone.fr (*Le lien pour acheter l’album est disponible en bas de page) Ce premier album raconte mon histoire avec ses hauts et ses bas. Étant prochainement quinquagénaire, j’ai de la matière ! DIEGO : Qu’écoutais-tu dans ta jeunesse ? YVARD : Vaste question ! Berurier Noir, les Garçons Bouchers, Mano Solo, Noir Désir… j’aime beaucoup les textes de Miossec, Bashung et Benjamin Biolay pour citer un artiste plus récent. Si je devais garder un seul artiste, ce serait Damien Saez car j’adore sa poésie malgré ses quelques égarement scéniques.   DIEGO : En référence à ta chanson “Le Temps est Assassin”, comment vieillis-tu ? YVARD : Je pense que je vieillis plutôt bien car je profite de mon expérience passée pour m’engager dans la musique. La vie est faite d’actes et de retenues, lorsqu’on s’engage à 20 ans on a une expérience limitée. Notamment lorsqu’on raconte “son” histoire de vie comme je le fais dans “Dommage Collatéral”. Tout est beau, tout est rose, “Le Temps est Assassin” et fait son oeuvre… avec lui, on oublie l’essentiel notamment en amour. Ce titre est l’histoire de mes parents qui ont eu 3 enfants avec 3 trajectoires différentes. Jeunes, nous voulions tout révolutionner et le temps amène la séparation, les regards changent. On s’aime différemment. La vie est ainsi faite. Tout s’effrite et on a tendance à oublier comment c’était au départ.   DIEGO : Dans “Aux Souvenirs”, tu rends hommage à ces femmes et hommes qui donnent leur vie pour les autres ? YVARD : Oui à tous ces gens qui protègent les biens et les personnes. J’aime cette bienveillance qui les motive au quotidien. L’idée m’est venue suite aux attentats du Bataclan, j’étais sur Paris et ai côtoyé nos héros. J’ai rencontré des élèves-gendarmes qui étaient détachés suite aux évènements et “Aux Souvenirs” s’inspire de ces instants. De nos jours, ponctualité, respect et honneur sont des valeurs qui se perdent. Plus globalement, je n’imagine pas un monde sans ordre et l’armée et les forces de l’ordre permettent d’éviter l’anarchie. Qu’on me démontre que l’anarchie à fonctionné pour diriger un pays et je reverrais peut-être mon jugement ! Les minorités actives sont néfastes dans un pays surtaxé. 320751998 3330655763916781 4674546910668635339 n   DIEGO : Que peut faire “Marianne” pour la France ? YVARD : Cette chanson est née à Mayotte où j’ai travaillé. Les Comoriens et les Anjouanais veulent accoucher sur ce 101ème département pour que leurs enfants bénéficient de la nationalité Française. L’histoire est dramatique et la situation insalubre. Le pire étant que ces gens sont mieux respectés dans les centres de rétention Français que dans leur pays d’origine. Un jour il faudra comprendre qu’il est difficile de sauver le monde. Comment aider ces pauvres gens et que font nos dirigeants si ce n’est des annonces sans lendemain !   DIEGO : Je pense que nos politiciens sont des hypocrites qui n’ont que des ambitions de pouvoir. Coluche disait justement qu’ils pensent d’abord à leurs carrières avant de penser aux gens qui les ont élus. Autre sujet relatif à une de tes compositions, “Laëtitia” est-elle une de tes amies lesbiennes ? YVARD : C’est le cas, c’est la fille d’un ami qui habite sur le bassin d’Arcachon et qui s’occupe du pool sécurité d’ une boite de nuit connue à Bordeaux. Un jour il m’invite chez lui et j’ai revu sa fille qui était accompagnée de son amie. J’ai écrit ce titre en 5 minutes et leur ai joué live dans la foulée. Elles se sont mises à chialer ! Comme tu peux le constater, cet album aborde plusieurs histoires éparses ! A 20 ans, je n’aurais jamais pu conter les mêmes. Débutant tard ma carrière d’intermittent du spectacle, j’espère pouvoir encore raconter ma vie à 80 ans !   DIEGO : Musicalement parlant, n’y a t’il pas un peu d’Indochine dans le titre “Le Silence” ? YVARD : Pas du tout. Lorsque j’écris une chanson, textes et musique arrivent en même temps et je suis incapable de te donner la recette. Une fois les bons accords choisis, je travaille autour. Sinon j’aime bien Indochine ! Dans mon disque, je pense que “Coming Out” et “Le Silence” sont des titres-balades permettant de ne pas rester figer dans un style rock pouvant me définir.   DIEGO : Tu as publié des clips “non officiels”, as-tu prévu un clip officiel ? YVARD : Oui en collaboration avec Osa K. Les vidéos publiées représentent des montages personnels et la mention “non officielle” protège ma musique et les réalisateurs de ces images. Je devrais tourner le clip de “Le Temps est Assassin” en mai prochain en collaboration avec le patron du Garden Art Center de Mimizan. Le but étant une publication pour la rentrée. En parallèle j’ai commencé à écrire le deuxième album. 326213058 560000535790555 3813699711562993524 n DIEGO : Et quel est ton programme de 2023 ? YVARD : Clips, vidéos, concerts au maximum. La première date est sur Lyon fin mars. Je suis également programmé pour la première partie de Cancre à Tarbes en octobre et j’essaie de doubler les dates lorsque je suis en première partie. J’essaie de proposer un set différent que je gère intégralement, son et lumières. Ils durent environ 1h20 et sont composés uniquement de chansons originales.   DIEGO : Quels sont les meilleurs concerts que tu as vus en tant que spectateur ? YVARD : Je n’en ai pas vu des centaines mais je garde des souvenirs incroyables de Saez et Matmatah en 1996.   DIEGO : Que peut-on souhaiter à Yvard ? YVARD : Une année pleine de rencontres et des concerts pour faire découvrir mon univers. J’aime passer du temps avec les spectateurs après les concerts. Un autre sujet me tient à coeur : la cause animale. Je n’hésiterai pas à me produire pour des petites associations de défense si elles me sollicitent.   DIEGO : Le message est passé ! Merci David et à bientôt en concert ! YVARD : Salut Diego.
  • Remerciements : David Thurisaz
  • Photos : Guillaume de Gcom’s pour YVARD
  • Relecture : Jacky G.
  • * Lien album : https://chez-simone.fr/…/yvard-album-numerique-ebook…/