INTERVIEW BANDIT BANDIT@ DIEGO ON THE ROCKS
INTERVIEW #234 : BANDIT BANDIT
Après 2 EP et 1 album salués unanimement par la critique, BANDIT BANDIT vient se produire à Bordeaux pour la première fois durant cette rentrée. Le groupe Montpelliérain formé en 2019 est un duo composé de Maëva Nicolas (chant) et Hugo Herleman (guitare) et ils ont accepté de rencontrer notre chroniqueur Diego dans la cale de la célèbre péniche locale. Les photos prises durant la prestation sont de Jessica Calvo.
Diego : 1 an après sa sortie, quel retour d’expérience faites-vous de l’album 11:11 ?
Hugo : Très bonne question ! Avec la scène tu redécouvres les chansons et tes titres préférés changent au fil du temps. Initialement, nous pensions que tel ou tel titre fonctionnerait plus qu’un autre et en fin de compte, c’est le public qui choisit les chansons phares.
Maëva : Et pas qu’un peu, complètement !
Hugo : Actuellement nous écrivons la suite de l’album 11:11 et avec Maëva nous avons la volonté de produire une suite qui aura un son différent. Nous avons varié entre les EP et notre album et souhaitons nous renouveler tout en conservant cet aspect rock.
Diego : L’album 11:11 n’aurait pas existé sans les 2 EP ?
Hugo : Je ne sais pas car c’est la Covid qui a déclenché l’écriture de 11:11. Le confinement nous a aidé à écrire.
Maëva : Les EP ont formé notre identité et notre son live, l’album a poussé les curseurs notamment côté textes. L’élégance était recherchée. Le live doit conserver un côté « cra-cra rock » énergique et la suite que nous sommes en train de créer est un mélange des deux, comme un point central.
Hugo : Dans un album, tu as plus de titres et les thèmes peuvent différer. Un EP doit être plus condensé. Néanmoins l’état des lieux est chouette et nous sommes satisfaits de l’évolution de notre formation rock qui de nos jours est plus lente que dans la musique urbaine.
Maëva : Je pense que le public s’est ouvert et n’est pas insensible à notre « côté mainstream », c’est très cool.
Diego : Comment se passe la tournée actuelle et la date du 6 décembre avec un concert à Paris est-elle stressante ?
Hugo : Oui !
Maëva : Les dates Parisiennes sont toujours une angoisse car il y a également un public « pro » et qu’il faut remplir la salle… 1400 places !
Hugo : Heureusement nous avons également un public Parisien. Quelle que soit la capacité et l’endroit, le concert est rigoureusement identique.
Maëva : Il y aura peut-être quelques featurings mais ce concert à la Cigale est un step à passer en temps que groupe émergent.
Hugo : Les dates Parisiennes sont aussi regardées par les programmateurs, la billetterie s’annonce bien mais toutes les autres villes sont aussi importantes. Nous sommes enfin heureux d’être à Bordeaux et de te rencontrer après avoir décalé 3 fois !!!
Diego : Impatience partagée ! La conquête du public est-elle difficile ?
Maëva : Non, j’adore me confronter à un nouveau public !
Hugo : En ce qui me concerne, et je le vis lorsque j’assiste à des concerts, quand je vais voir un artiste que j’adore, il a quasiment gagné avant de jouer !
Diego : Tu m’étonnes ! Lorsque tu aimes l’artiste, c’est soit bien, soit très bien !!! Pour revenir à vos chansons, l’amour est-il un sujet impérissable ?
Hugo : Clairement. Notre duo est fort car nous étions en couple à la base de notre projet, nous nous sommes séparés mais conservons l’amitié pour continuer Bandit Bandit.
Maëva : Et c’était pas gagné de conserver le groupe tout en se séparant !
Hugo : Effectivement c’est un sujet impérissable, on apprend de nos vies respectives et l’amour touche toutes les générations.
Diego : Sur scène vous êtes un duo ou un duel ?
Hugo : On nous a jamais posé cette bonne question ! Je dirais que cela dépend des titres joués.
Maëva : Parfois c’est tendre et d’autres fois plus rugueux.
Diego : Qui a le dernier mot lorsqu’il faut prendre une décision artistique importante ?
Hugo : On essaie d’être un groupe de parité mais je reconnais avoir activé une fois le « droit de véto » ! Sur la chanson « Des Fois » sur notre album, Maëva n’aimait pas la musique mais nos label et manager adoraient ce titre.
Maëva : Il faut préciser que le titre a bien évolué avec la production.
Hugo : C’est toujours difficile de reconnaitre une bonne chanson sans l’artifice de production. Elle doit sonner guitare/voix ou piano/voix et en groupe.
Maëva : Côté artistique, nous sommes rarement en désaccord avec Hugo.
Hugo : Et les éventuels désaccords te poussent à donner le meilleur de toi-même en te remettant en question.
Diego : Vous continuez le mouvement « Women On Stage » ?
Hugo & Maëva : Oui bien sur ! Il y a quelques apparitions dans le clip « Tachycardie » et nous avons des choses à dire dans notre prochain album sur le sujet.
Diego : Comment vont les copains de Last Train ?
Hugo : Ils sortent un disque prochainement et une tournée s’annonce. A la fin du documentaire fait par leur guitariste Julien, ils disent que l’album sur les bandes originales n’était qu’une parenthèse et qu’un nouveau disque de chansons inédites est imminent.
Diego : Vivement et j’avais apprécié votre guest à l’Olympia en mars 2022 ! Autre artiste qui d’ailleurs est Bordelais, comment est né votre featuring avec Chien Noir ?
Hugo : Pour la réédition de l’album nous avions des titres en supplément mais par souci de cohérence, il fallait trier. Etant donné qu’il a écrit ce titre, l’évidence voulait qu’on rajoute la prise avec lui après s’être rencontrés au chantier des Francofolies de La Rochelle. On a sympathisé direct et avons réarrangé le titre pour que ça sonne Bandit Bandit.
Diego : J’ai eu la chance de l’interviewer et le trouve très discret.
Maëva : Il fait très secret mais est complètement barjot ! J’adore !
Hugo : En 2021 au chantier des Francofolies il y avait Fils Cara, Martin Luminet, Clara Ysé, Lucie Antunes et plein d’autres…
Diego : D’ailleurs vous n’avez pas prévu de clip pour la chanson « Méchant Garçon » ?
Hugo : Non, nous avons filmé la séance studio pour quelques extraits Instagram.
Diego : Concernant le clip « Pyromane » de Karim Méridja, comment est née l’ambiance de la vidéo ?
Maëva : Nous l’avions rencontré précédemment et je pratique le shibari (art érotique) avec une amie depuis quelques mois et j’avais trop envie d’en mettre. Ça colle avec le texte et nous avons écrit ça ensemble.
Diego : Question difficile, vous préférez Jack White, David Bowie ou The Kills ?
Hugo & Maëva : Joker !
Hugo : C’est les trois que j’adore pour différentes raisons. Droit de véto !
Maëva : Je préfère me jeter dans la Garonne que choisir ! (rires)
Diego : Avez-vous un rituel avant de monter sur scène ?
Hugo : Oui ! On écoute « La Boite de Jazz » de Jonasz !
Maëva : Et on boit du whisky !
Hugo : On danse sur cette chanson en faisant les cons, ça nous détend. Un vieux Balavoine aussi !
Maëva : « Le Chanteur » !
Hugo : Avec les musiciens qui nous accompagnent, Harry à la basse et Anthony à la batterie. Nous jouons à 4 en studio et en tournée depuis nos débuts.
Diego : Pour finir, quels sont vos plus beaux concerts vécus en tant que spectateur ?
Hugo : Nous avons joué au festival Palmarosa de Montpellier et j’ai pris une très grosse claque avec Soulwax ! En live ça défonce. Egalement Idles avant qu’ils soient connus.
Maëva : A l’age de 15 ans, j’avais adoré Izia lors de sa première tournée. Très rock. Les Québécois Hubert Lenoir et Lou-Adriane Cassidy sont géniaux.
Diego : Merci à vous deux et vivement la sortie du prochain album qu’on espère en 2025 !
Hugo & Maëva : Merci !
- Remerciements : Anne-Laure Bouzy
- Photos : Jessica Calvo Photographe
- Relecture : Jacky G.