INTERVIEW #195 – BILBAO KUNG-FU @ DIEGO ON THE ROCKS
by
Diego
INTERVIEW BILBAO KUNG-FU PAR DIEGO*ON*THE*ROCKS
Originaire de Charente-Maritime, BILBAO KUNG-FU est un combo construit sur les cendres de MAMA PSYCHÉ. Depuis 2020, Natty, Mattéo, Rémi et Jeff ont produit 2 EP survitaminés et tentent d’imposer leur rock hybride dans les salles Françaises disposées à recevoir ces artistes aux influences diverses. Lors d’un récent passage à l’Iboat de Bordeaux, le groupe a reçu Diego sous le regard photographique d’Anne OuiArt pour Musiques En Live.DIEGO : D’ou vient ce nom particulier BILBAO KUNG-FU ? Seriez-vous mi-Espagnols, mi-moines Shaolin ? (rires)BILBAO KUNG-FU : Exact ! Plus sérieusement, nous avons changé de nom en 2020 (après le groupe MAMA PSYCHÉ) afin de proposer une approche musicale différente. Nous souhaitions impérativement un nom composé, Rémi a pensé qu’il était marrant d’avoir deux noms accolés qui n’ont rien à voir ensemble comme les Lillois de BISON BISOU. L’idée BILBAO KUNG-FU vient d’un mec qui se faisait passer pour un moine Shaolin à Bilbao et qui testait des prises de kung-fu sur ses élèves. Il a tué deux prostituées en 2013 et a été condamné à 38 ans de prison (NdA : Juan Carlos Aguilar). Désormais tu connais la génèse du nom BILBAO KUNG-FU, une histoire sombre qui est vérifiable sur internet.DIEGO : Qu’est-ce que le rock hybride ?BILBAO KUNG-FU : C’est un terme fourre-tout. Entre le garage, le psychédélique et le rock, le terme « hybride » permet de cataloguer nos influences. Elles sont perceptibles lors des concerts. Nous ne souhaitons pas être rangés dans la case « grunge », « métal » ou autre… le terme générique n’est pas une création de style, c’est simplement un mélange.DIEGO : Vous vivez sur Bordeaux mais êtes tous d’origine Charentaise. Jouer un jour aux Francofolies de La Rochelle est-il un objectif de carrière ?BILBAO KUNG-FU : Carrément ! Ce festival est Francophone et malgré le côté « industriel » de beaucoup de manifestations de cette ampleur, il est difficile de ne pas souhaiter s’y produire. Nous jouerons prochainement au Garorock et dans le contrat il est stipulé de ne pas inciter le public au pogo… c’est hallucinant ! Nous sommes programmés avec MADAM et POGO CAR CRASH CONTROL.Pour revenir à ta question, jouer aux Francofolies pour des Charentais, c’est la classe, le top du top. A ce jour, nous ne sommes pas encore intermittents du spectacle, nous souhaitons prendre le temps de partager notre musique. Il est important de rester ce que nous sommes.DIEGO : D’ailleurs on sent une progression entre vos deux EP !BILBAO KUNG-FU : Merci. L’objectif de « Déséquilibre » fut motivé par les retours de concerts positifs que nous avions. Les gens venaient nous voir en disant : « c’est pas pareil sur disque ». Le but a été de retrouver l’énergie du live, même en version moins propre, plutôt qu’un EP formaté. Cette énergie est au service du show et de la musique tout en mettant en valeur les chansons. Durant le live, le spectacle est primordial.DIEGO : N’avez-vous pas croisé les DATCHA MANDALA durant vos sessions ? On pourrait trouver quelques similitudes…BILBAO KUNG-FU : Non. Nous les apprécions énormément. Nous n’avons pas la même logique sonore car ils sont fidèles à l’analogique. Nous concernant, nous utilisons le numérique en pensant que le but est d’avoir les personnes compétentes derrière les bonnes machines. Actuellement, nous ne sommes pas persuadés qu’en écoutant Spotify ou Apple Music, la différence saute à l’oreille de l’auditeur même si la démarche est louable.DIEGO : Parlez-moi du long titre « Recherche Des Équilibres » ?BILBAO KUNG-FU : Nous aimons conserver une part d’improvisation dans nos concerts. Toutes nos répétitions commencent par une jam. Avoir un titre comme « Recherche Des Équilibres » permet de garder cette opportunité qui ouvre toutes les possibilités. Il a été enregistré deux fois car le premier mixage ne nous convenait pas. Initialement il n’y avait aucune improvisation et il durait 4 minutes. Au final sur l’EP, c’est une plage de 9 minutes. Nous assumons ce choix.DIEGO : La chanson « Respecte » est-elle une ode à la diversité ?BILBAO KUNG-FU : C’est Rémi qui a fait le texte. Celui-ci n’a rien d’extraordinaire mais le message est clair et il faut respecter les différences.DIEGO : Qu’en est-il du clip de « Oh ! » et des cascadeurs ?BILBAO KUNG-FU : C’est Matéo qui a fait le scénario et Rémi le montage. Le clip ressemble à 90% aux idées qu’avait Matéo dans l’esthétique voulue à l’origine. Cela reste du « home-made » car Rémi a senti ce que voulait Matéo. Tout comme « Jeu, Set & Match » et « Animal Social », nous gagnons une liberté d’expression sur le résultat et un coût de production très abordable. Une seule « patate » fut réellement donnée dans « Oh ! » et quelque part, notre public n’est pas surpris car il nous connait. A ce stade de notre début de carrière, il est préférable de mettre notre touche personnelle dans ce type de production et on se fend bien la gueule… avec beaucoup de clins d’oeil.DIEGO : D’ailleurs Natty se prend pour Blanche Neige en mangeant une pomme dans le clip qui porte son nom ?BILBAO KUNG-FU : En fait Natty mange Jeff au final…DIEGO : En parlant de Blanche Neige, quels nains seriez-vous les uns et les autres ? (rires)BILBAO KUNG-FU : (surpris de la question) Matéo serait Simplet ou Prof ! Jeff serait Dormeur, Natty Grincheux et Rémi Timide ou Atchoum.DIEGO : On dira « Atch-Mid » pour Rémi et « Sim-Prof » pour Matéo !BILBAO KUNG-FU : Exactement !DIEGO : Pour ceux qui écoutent bien vos disques, il y a une piste cachée sur « Emmenez-là ». Comment est-elle née ?BILBAO KUNG-FU : Merci d’écouter nos disques entièrement ! Sur l’EP « Arc En Ciel », nous n’avions pas la place d’ajouter une piste cachée ou un moment d’improvisation comme mentionné précédemment. Le nom de cette piste est « Bilbao Kung-Fu » et tu es le premier à nous poser la question donc : MERCI !DIEGO : Celle-ci pourrait être un générique de début de set !BILBAO KUNG-FU : Avant, nous la jouions. Actuellement nous avons d’autres titres et privilégions des chansons plus récentes. Nous en avons en stock…DIEGO : A ce sujet, un album est-il prévu ?BILBAO KUNG-FU : Oui. L’idée est de le sortir avant l’été 2024. Nous sommes en résidence courant mai, sommes en pré-production en juin et espérons être en enregistrement avant la fin de l’année. Nous souhaitons pouvoir enregistrer aux studios La Capsule à Paris, tout est question de financement. N’hésitez pas à acheter notre merchandising qui nous fait vivre !DIEGO : Avez-vous un rituel avant les concerts ?BILBAO KUNG-FU : Sur les dates clés, nous faisons un câlin collectif. Sinon rien de spécial.DIEGO : Pour finir les meilleurs concerts que vous avez vus en tant que spectateur ?BILBAO KUNG-FU : Vers 2014, le concert de LYSISTRATA à La Sirène de La Rochelle (Mattéo). Une grosse claque aussi avec MAC DEMARCO à Rock En Seine en 2017 probablement à cause des pétards fumés… un show d’enfer (Mattéo et Natty). Également les OH SEES (Rémi) et HILIGHT TRIBE, un groupe de techno-trance Parisien.DIEGO : Merci les gars, bon courage pour l’album à venir. A bientôt !BILBAO KUNG-FU : Salut Diego.- Remerciements : Guillaume de Krazolta
- Photos : Anne OuiArt
- Relecture : Jacky G.