CHANSON PLUS BIFLUOREE MeL

INTERVIEW CHANSON PLUS BIFLUORÉE @ DIEGO ON THE ROCKS

INTERVIEW #244 : CHANSON PLUS BIFLUORÉE

Après plus de 35 ans de bons et loyaux services, les troubadours CHANSON PLUS BIFLUORÉE tirent leur révérence avec une tournée baptisée « Au Revoir et Merci ! » Avant leur passage au Grand Parc de Bordeaux le 12 avril 2025, Diego a pu s’entretenir avec Sylvain, membre fondateur du trio qui oscille entre humour et parodies. 
 

 
Diego : Pour les novices, peux-tu présenter le quatuor devenu trio CHANSON PLUS BIFLUORÉE qui officie depuis plus de 35 ans ?
Sylvain : Cela fait 40 ans que notre carrière a commencé pour concurrencer les Rolling Stones ! Notre public est éclectique et les grands parents amènent leurs petit-enfants pour nous voir et inversement ! 
Nous sommes un trio de music-hall à tendance parodique incluant des harmonies vocales et une justesse dans la musicalité. La mise en scène est travaillée afin de présenter des « petits tableaux burlesques ». 
 
Diego : Les trois membres de CHANSON PLUS BIFLUORÉE ont une formation musicale ?
Sylvain : Personnellement, j’ai une formation classique au piano, j’ai joué en orchestre-bal et dans certains cabarets. Michel est un guitariste autodidacte aimant les titres Californiens et Xavier est un chanteur lyrique / classique qui aime la chanson Française. 
 
Diego : Avez-vous vécu de cette passion durant toutes ces années ?
Sylvain : Oui, nous faisions entre 120 et 150 concerts par an dans les années 90 ! A une époque nous avions enchainé 12 spectacles de suite au casino de Paris et avions un public de connaisseurs. Le bouche à oreille nous a permis de subsister et nous sommes des « artistes de niche » comme diraient les producteurs. Les gens font parfois 100 ou 200 kilomètres pour nous voir, sans promotion. Cette tournée d’adieu s’annonce plus longue que prévue car nous sommes très sollicités !
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Diego : Une tournée sans fin comme le « Never Ending Tour » de Bob Dylan ! Conseilles-tu aux jeunes artistes de se lancer dans le métier difficile des arts de la scène ?
Sylvain : Disons que la période est difficile pour les intermittents, que tu sois artiste ou technicien. Les budgets culturels ont été réduits et ce n’est pas facile d’avoir ses 43 cachets annuels. Néanmoins ceux qui ont envie doivent y aller et un bon musicien trouvera plus facilement du travail qu’un « chanteur unique ».
 
Diego : Le spectacle « Au Revoir et Merci » est-il un best-of de vos précédentes tournées ou un nouveau concept ?
Sylvain : Les deux. Il y a des nouveautés que l’on trouve dans notre dernier album mais tous les grands titres de nos 40 ans de carrière sont présentés sachant que nous proposions au public un nouveau spectacle tous les 3/4 ans. En résumé, c’est un best-of avec quelques nouveautés.
 
Diego : Malgré les richesses de la chanson Française, n’est-il pas difficile de se renouveler ?
Sylvain : Non. Récemment nous avons converti « Quand on a que l’amour » en « Quand on a que l’humour » et nous l’avons transformé en version triste car elle relate Charlie Hebdo. C’est un hommage et nous sommes spécialisés dans la parodie sachant qu’elle peut être abordée sous différents angles comme le démontre ce titre de Jacques Brel. Il ne faut jamais être vulgaire, rester fin, respecter l’harmonie et la mélodie tout en prenant une orientation originale. La parodie est un art qui a l’originalité de dépoussiérer les titres. Le jeune public y trouve son compte en découvrant des références.
 
Diego : Y’a t’il des artistes que vous vous interdisez de jouer ?
Sylvain : Pas interdit mais nous ne voulons pas entrer dans la vulgarité. J’ai souvenir que nous avons joué sur la grande scène des Francofolies de La Rochelle dans les années 80 avant Francis Cabrel et nous avions un sketch sur sa chanson « Encore et Encore » baptisée « Au Volant de l’Espace ». Il n’y avait que le public de Francis qui était dans la foule et nous étions un peu inquiets de sa réaction… au final nous avons emporté le morceau mais je t’avoue que devant 10 000 personnes, il n’était pas simple de parodier la star du soir en jouant en ouverture ! Sinon, nous n’avons jamais été empêchés de jouer quelques titres que ce soit et il faut savoir que les droits d’auteur sont de 10/12 alors que ceux de l’interprète de 2/12. Les auteurs ne s’en plaignent pas !
 
Diego : Néanmoins vous incluez quelques chansons personnelles dans vos spectacles ?
Sylvain : Bien sur ! Nous incluons des chansons personnelles et des sketchs dans le style « music-hall moderne ». Comme les Frères Jacques à leur époque. 
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Diego : Donc les images où l’on vous voit en train de boire un coup autour du piano, vous la jouez « en vrai » ? C’est pas du sirop ?
Sylvain : Oui ! C’est un spectacle où nous passions à table et qui relatait la gastronomie durant notre carrière. Nous sommes des bons vivants et nos tours de France ont aidé à « boire un petit coup », comme notre adaptation d’un titre de JS Bach. 
 
Diego : Avez-vous un rituel avant de monter sur scène ?
Sylvain : Excepté de se chauffer la voix, non. Par contre, nous chantons à la troisième mi-temps. C’est plutôt un rituel après et pas avant ! D’ailleurs, nous avons sympathisé avec JL Foulquier grâce à cette bonne humeur d’après spectacle. Nous sommes très forts en troisième mi-temps chansonnière !
 
Diego : Pour finir, quels sont les plus beaux concerts que tu as vécus en tant que spectateur ?
Sylvain : Sans hésiter, les Doobie Brothers aux Arènes de Bayonne au milieu des années 80. Egalement Claude Nougaro lorsqu’il interprétait son album « L’Enfant Phare » sorti en 1997, un concert en deux parties. J’adore cet artiste qui était énorme. J’aime beaucoup le Hollandais Dick Annegarn qui est très particulier, également Albert Marcoeur qui possède une musicalité incroyable. A découvrir ! 
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Diego : Merci beaucoup Sylvain et on se retrouve le 12 avril à Bordeaux ! 
Sylvain : Avec plaisir, merci Diego. 
 
 
  • Remerciements : Solène de 4ème SENS
  • Photos : Officielles
  • Relecture : Jacky G.