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INTERVIEW #188 – MOLOCH/MONOLYTH @ DIEGO ON THE ROCKS

INTERVIEW MOLOCH/MONOLYTH PAR DIEGO*ON*THE*ROCKS

Le groupe composé de Mike, Ita, Tony et Alex sortira son deuxième (et excellent) album prochainement. “How Strange It Is To Miss You When You’re Right Here Next To Me” est un disque personnel et rock, plus homogène que son prédécesseur.

MOLOCH/MONOLYTH avaient accepté de recevoir Diego en studio l’été dernier et celui-ci a profité d’un concert au Splendid de Langoiran pour rencontrer les artistes une nouvelle fois. Les photos sont d’Emma Derrier au Cryogène de Bègles.

DIEGO : D’où vient ce nom bizarre MOLOCH/MONOLYTH ?

MIKE : Initialement il s’agissait de mon projet solo. Je suis fan de hardore mais voulais me lancer dans la folk. MOLOCH est un mot récurrent dans un poème d’Allen Ginsberg qui s’appelle “Howl” dont je me servais dans un de mes groupes précédents, MONOLYTH vient d’une chanson de BECK qui s’intitule “Youthless” de 2008. Les paroles contiennent ce vers que j’adore “There’s a million horses dragging down a monolyth”. Accessoirement, MM sont mes initiales…

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DIEGO : La formation du groupe a changé depuis vos débuts ? Quel retour d’expérience faites-vous du premier album “Naïve Stories” ?

TONY : Ita est devenue notre nouveau batteur et Alex a remplacé le synthé. À la base, Ita faisait le chant et le tambourin. 

MIKE : Cet album comprend toutes les chansons que nous avons composées depuis 2010. Il a été publié avant la Covid (2019) et nous avons largement eu le temps de l’interpréter sur scène avant la crise sanitaire et sa sortie physique.

ITA : Cette longue période nous motive d’autant plus pour jouer de nouveaux morceaux ! 

MIKE : Avec l’ancienne formation à 5 musiciens, nous avions des soucis d’agenda pour être disponibles en même temps. Ce n’est plus le cas. Alex est également mon binôme dans le projet EQUIPE DE FOOT

 

DIEGO : Que nous avons interviewé pour Musiques En Live ! Votre groupe est de moins en moins le projet solo de Mike ?

MIKE : Je compose et écris dans un but collectif. Nous restons dans l’intimité familiale et entre amis. 

 

DIEGO : Qui me parle du titre de l’album “How Strange It Is To Miss You When You’re Right Here Next To Me” et de la chanson éponyme ?

ITA : C’est l’unique chanson de l’album dont j’ai écrit le texte. Fait assez rare pour être souligné ! (rires) Ce titre a été composé en piano-voix et parle de mes parents, les fondements datent de 2018. Ce fut un moment émouvant lors de l’enregistrement car le sujet est triste et personnel. J’ai également dessiné la pochette de l’album qui correspond à un petit garçon qui offre un bouquet de fleurs à un fantôme.

MIKE : J’ai trouvé que le titre correspondait à la pochette dessinée par Ita. On ne sait pas si le fantôme parle au petit garçon ou inversement. L’instrumental a été composé intégralement en studio. 

ITA : Je chante seule sur ce titre. Nous avons tous apporté notre touche musicale personnelle à cette chanson, un reflet de l’amitié qui donne naturellement le titre à l’album.

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DIEGO : Suns” est un titre aérien, ambiance ARCADE FIRE dans lequel on entend l’enfant qu’Ita et Mike ont ensemble ?

ALEX : Tu as réveillé Mike ! Son regard est illuminé lorsqu’il parle de son fils ! 

MIKE : C’est le roi ! Il était tout petit et en jouant de l’orgue je m’enregistrais. On a trouvé que c’était sympa de mettre notre bout de chou a plusieurs endroits clés de l’album. 

 

DIEGO : Lorsque nous sommes venus vous voir en studio en août 2022, les parents de Mike étaient présents pour garder votre fils. Un besoin d’immersion familiale même dans le travail ?

TONY : C’était plus pour avoir son fils que ses parents ! (rires)

MIKE : Durant la quinzaine de jours de studio nous profitions au maximum du petit qui était surveillé par mes parents. Avant nous enregistrions en Charentes et il fallait dormir sur place, aujourd’hui c’est plus simple. 

 

DIEGO : Votre style musical est très vocal comme dans le titre “I Can’t Be Yours”.

TONY : C’est grâce à Whoopi Goldberg ! (rires)

MIKE : Lorsqu’on a monté le groupe, l’ambiance ARCADE FIRE et DODOS était très perceptible. Pour ce deuxième album, je pense que les influences sont plus subtiles et nous avons trouvé notre voie. 

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DIEGO : Et le titre “Clothes, Shoes, Wigs, Make Up…” rappelle les BEATLES !

MOLOCH/MONOLYTH : Ooouuuiiiiiiiii !

MIKE : Mon groupe préféré. Je voulais le slide-back de John Lennon !

TONY : Pareil ! 

 

DIEGO : “Spy” est-il un titre sur l’inquiétude de vieillir ?

MIKE : Non, c’est plus un constat du monde et la peur de ne pas pouvoir vieillir… vivre l’apocalypse avec panache ! Ce n’est pas parce que c’est la fin du monde qu’on ne peut pas danser ! Ce n’est pas un titre engagé ou écolo.

 

DIEGO : Et dans “A Nice Day At The Beach”, ça sent l’imprévu et la fatalité du couple ?

MIKE : L’imprévu du quotidien. Nous devions aller à la plage, Ita et moi nous sommes engueulés et la journée est devenue merdique. C’est le premier titre composé de l’album, il commence à dater, enregistré autour de la démo d’origine en y ajoutant la batterie/voix d’Ita.

 

DIEGO : Ce disque est plus triste ou plus joyeux que “Naïve Stories” de 2019 ?

TONY : Difficile à dire, ce n’est pas la même ambiance mais il y a autant de morceaux tristes que de morceaux joyeux. C’est un patchwork avec peut-être une pointe de tristesse qui prédomine. 

ALEX : Ce n’est pas la même tristesse et cela change le son global du disque. Avant MOLOCH/MONOLYTH était plus mélancolique, aujourd’hui je le pense plus exalté. 

 

ITA : Tout est plus précis et nous ressentons un fossé prédominant entre la joie et la tristesse. 

MIKE : Les sessions du premier album étaient très séparées les unes des autres dans le temps. Le son n’était pas nécessairement celui escompté. “How Strange It Is To Miss You When You’re Right Here Next To Me” me parait beaucoup plus abouti.

TONY : C’est la première fois que je sors de studio en me disant que c’est le top de mes 20 ans de métier ! 

MIKE : Un line-up tout frais qui fonctionne. L’enregistrement, l’ambiance, tout marchait bien. Pour les thèmes abordés, la tristesse prédomine mais avec une pointe d’ironie. Une désinvolture voulue.

ITA : Le propos du deuxième disque est plus interessant, plus personnel et plus pertinent que le premier. Un disque plus assumé. Nous avons laissé tomber l’idée de faire de la folk pour passer à autre chose, du rock !

TONY : Le premier était une compilation. La cohérence est différente. Le set que nous proposons actuellement dure 1 heure, nous jouons autant de titres du premier album que du deuxième.

DIEGO : Quel est votre programme ?

MIKE : Nous préparons les photos, les bios et les vidéos qui vont accompagner l’album prochainement. Nous recherchons également des partenaires. La date de sortie du disque est incertaine, tout dépendra du label qui nous accompagnera, s’il y en a un. Sans parler du délai de fabrication des vinyles et du financement. A ce jour nous nous contentons d’accueillir les demandes de prestations scéniques. Lorsque la parution du disque sera imminente, nous commencerons la promotion.

ALEX : Quelques résidences à venir pour préparer nos prestations vont se programmer. 

 

DIEGO : Avez-vous un rituel avant de monter sur scène ?

MIKE & TONY : Avant nous prenions un shot de Whisky avant de monter sur scène ! C’est fini… (triste)

DIEGO : Dommage, pourquoi ?

MIKE : On a plus les sous pour acheter la bouteille… (rires)

TONY : On se fait un câlin, ça compense. 

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DIEGO : Pour finir, quels sont les meilleurs concerts vécus en tant que spectateur ?

MIKE : Je pense immédiatement à NINE INCH NAILS au zénith de Toulouse et DEATH CAB FOR CUTY à Pleyel la semaine dernière.

TONY : RADIOHEAD au festival d’Arras et ARCADE FIRE aux Eurockéennes.

ALEX : BLUR à Hyde Park en 2009… j’y retourne en 2023 à Wembley. Sinon MOLOCH/MONOLYTH à Barbey avant que j’intègre le groupe… je suis fan depuis 13 ans (rires)

DIEGO : Comme dirait Bernard Blier : J’ai connu des faux-culs mais tu es une synthèse Alex ! (rires)

ITA : Pour les concerts, EELS en 2010 au Bataclan et NINE INCH NAILS à Toulouse en 2014. 

 

DIEGO : Merci à vous pour cette interview et longue vie à “How Strange It Is To Miss You When You’re Right Here Next To Me” prochainement disponible ! Vivement la série de concerts pour promouvoir cet excellent album !

MOLOCH/MONOLYTH : Merci Diego !

 

  • Remerciements : Les sympathiques Moloch/Monolyth
  • Photos : Emma Derrier
  • Relecture : Jacky G.